La France vit-elle « au-dessus de ses moyens » ? Dans son communiqué publié lundi 26 septembre, le Medef a critiqué un budget 2023 peu ambitieux et ne répondant pas aux problématiques actuelle du pays, dénonçant « l’accoutumance à la dépense publique de l’exécutif » et soulignant que les dépenses courantes hors crise allaient augmenter de « plus de 62 milliards d’euros en 2023 ». « Qu’il fasse preuve d’un tout petit peu de cohérence », lui a répondu mardi le ministre de l’Economie.
Ces critiques, « c’est un peu fort de café », a estimé Bruno Le Maire au micro de France Inter.
« Le Medef trouve qu’on alourdit la dette et le déficit public ? Je leur fais une proposition : il n’y a qu’à renoncer à baisser les impôts de production, ça coûte huit milliards d’euros, on fera une économie », a-t-il ironisé. Dans son projet de budget, le gouvernement prévoit en effet de supprimer d’ici 2024 la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), une demande du patronat qui représente une perte de recettes fiscales de huit milliards d’euros.
.@BrunoLeMaire menace à demi-mot le Medef : "Je ne suis pas un homme de colère, mais je suis un homme de cohérence" #le7930inter pic.twitter.com/7ynv0ugf8Z
— France Inter (@franceinter) September 27, 2022
« Si le Medef veut véritablement que nous réduisions le déficit et la dette, qu’il arrête de soutenir du bout des lèvres la réforme des retraites, qu’il la soutienne avec enthousiasme et détermination », a fulminé le ministre. « C’est huit à neuf milliards d’euros d’économies au bout du quinquennat ».
« Si le Medef veut qu’on réduise la dépense publique, la commission Labaronne (un groupe de députés chargé de proposer des pistes de réduction de la dépense publique, NDLR) a identifié tous les crédits d’impôt dont bénéficient les entreprises », a indiqué Bruno Le Maire.
« Qu’il vienne identifier avec nous les crédits d’impôts que nous pourrions réduire et qu’il fasse preuve d’un tout petit peu de cohérence », a conclu le ministre, sur un ton inhabituellement sec envers le patronat.
Présenté lundi en Conseil des ministres, le budget 2023 se fonde sur une anticipation optimiste de croissance de 1%, supérieur aux anticipations de la Banque de France (0,8% dans le meilleur des cas et 0,5% selon son scénario central) et de l’OCDE (0,6%). Mais Bruno Le Maire estime ne pas être optimiste. « Le rôle du ministre de l’Economie est d’être volontariste, de montrer ce que nous pouvoir atteindre. Le 1% n’est pas hors d’atteinte, il est crédible et volontariste », a-t-il répété mardi matin.