Meta démantèle un réseau de désinformation sur la guerre en Ukraine

Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, a annoncé mardi avoir démantelé un important réseau de désinformation sur la guerre en Ukraine mené depuis la Russie, ainsi qu’un réseau de plus faible ampleur ciblant, depuis la Chine, les Américains à l’approche d’élections importantes.

L’opération russe a débuté en mai et visait principalement l’Allemagne, mais aussi la France, l’Italie, l’Ukraine et le Royaume-Uni, a expliqué David Agranovich, un responsable de Meta, lors d’un point presse.

Au centre de l’opération figuraient environ 60 sites internet imitant les sites de médias reconnus, dont les journaux allemands Spiegel et Bild, le quotidien anglais The Guardian ou l’agence italienne ANSA.

Le réseau russe y postait des articles critiquant l’Ukraine et les réfugiés ukrainiens, ou soutenant la Russie, avant de les partager sur YouTube, Facebook, Instagram, Telegram, Twitter ou des sites de pétitions en ligne. Mais des journalistes d’investigation ont commencé à mettre en doute l’authenticité de ces sites, poussant Meta à ouvrir sa propre enquête.

La plus importante et la plus complexe
« Il s’agit probablement de l’opération d’origine russe la plus importante et la plus complexe que nous ayons interrompue depuis le début de la guerre en Ukraine », avec « une combinaison vraiment inhabituelle de sophistication et de force brute », selon M. Agranovich.

D’un côté, l’imitation de sites existants, dans plusieurs langues, a nécessité un « investissement technique et linguistique important », a-t-il relevé. De l’autre, la propagation des articles sur les réseaux sociaux s’est principalement faite via l’achat de publicités ou de faux comptes peu aboutis, souvent détectés automatiquement par les systèmes d’alerte de Meta.

Au total, la société californienne dit avoir bloqué 1.633 comptes, 703 pages et un groupe sur Facebook ainsi que 29 comptes sur Instagram. Le réseau opéré depuis la Chine et repéré par Meta, beaucoup plus petit, a tenté plusieurs opérations, dont deux ciblant les Américains.

Dans la première, de faux comptes se sont fait passer pour des conservateurs et abordaient des sujets comme les armes à feu ou l’avortement, ou encore critiquaient Joe Biden. Les messages étaient principalement en anglais mais aussi parfois en chinois ou en français.

Dans une autre opération, de soi-disant progressistes critiquaient les positions du parti républicain sur les armes à feu ou l’avortement, ou visaient personnellement des politiques républicains.

La société Meta a précisé n’avoir pas assez d’éléments pour incriminer des groupes particuliers en Russie ou en Chine.

7sur7

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