« Investissons dans l’environnement sonore », c’est le mot d’ordre qui chapeaute les travaux des neuvièmes Assises nationales sur le bruit qui se déroulent les 27 et 28 septembre 2022 à la Sorbonne.
Le bruit, ça coûte. Les maires, fonctionnaires, chercheurs, industriels, gestionnaires des transports qui se réunissent pour deux jours à la Sorbonne ont bien en tête les dernières évaluations de l’Agence de la transition énergétique (ex-Ademe) datant de 2021. Les effets sanitaires et sociaux du bruit génèrent des dépenses — ou plutôt des pertes — de 147 milliards d’euros par an. Agir pour réduire ces nuisances, investir pour diminuer les impacts permettra de gagner de l’argent si les investissements sont placés à bon escient, tel est le message porté par le Centre d’information sur le bruit (CidB), organisateur de la manifestation.
caption Les sources des nuisances sonores. Les transports en général (66,5%), et routiers principalement (54,5%), sont les premières sources d’émissions, devant le voisinage (17,9%) et le milieu professionnel (14%).
Pour arriver à cette addition salée, les ingénieurs ont distingué d’abord les différents effets sanitaires que le bruit provoque : perturbations du sommeil, maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète, troubles de la santé mentale, difficultés d’apprentissage, consommation de médicaments, hospitalisations, maladies et accidents professionnels.
Les coûts sanitaires des différents impacts du bruit.
Y ont été ajoutées des conséquences non sanitaires comme la perte de productivité dans les entreprises et la dépréciation des appartements et maisons exposés. Ce ne sont pas les dépenses directement quantifiables comme les frais d’hospitalisation ou les remboursements de médicaments qui sont majoritaires, mais bien à 86% les années de vie en bonne santé perdues par des millions de gens et la mortalité prématurée, des effets sanitaires mesurés par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), qui a publié ses recommandations pour l’Europe en 2018. Le bruit y est en effet la deuxième cause environnementale provoquant le plus de dommages sanitaires, derrière la pollution atmosphérique. 100 millions d’Européens y sont soumis, soit 20% de la population du continent.
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