Sept cas de saturnisme et 61 imprégnations élevées au plomb ont été détectés chez des enfants des communes autour de l’ancienne fonderie Metaleurop, dont les sols sont pollués, a appris l’AFP mardi auprès de l’ARS, suscitant l’inquiétude des riverains.
Ces résultats, encore partiels, découlent d’un dépistage lancé mi-juin pour les moins de 18 ans d’Evin-Malmaison, Courcelles-lès-Lens, Noyelles-Godault, Leforest et Dourges afin de « répondre à l’inquiétude » de la population sur les conséquences sanitaires de l’exploitation de cette usine, qui a rejeté pendant des décennies des tonnes de métaux lourds dans l’air, notamment du plomb et du cadmium.
Ils portent dans l’immédiat sur 889 enfants, soit 11,7% de la population cible, a précisé l’ARS dans un communiqué.
Parmi eux, sept « présentent une plombémie supérieure à 50 µg/litre de sang, seuil de définition du saturnisme ».
Les familles concernées « ont fait l’objet d’une visite au domicile » pour mener des « investigations », explique l’ARS, qui souligne qu' »au moins une autre source d’exposition potentielle au plomb, liée au mode de vie ou à l’habitat, a été identifiée pour trois enfants ».
Le seuil de vigilance de 25 µg/l est dépassé pour 61 enfants dont les familles se verront « apporter des explications sur les sources d’exposition possible au plomb et des recommandations ».
« C’est ce qu’on redoutait. Ça fait des années qu’on dit que la pollution ne s’est pas arrêtée », a réagi mardi auprès de l’AFP Bruno Adolphi, président d’une association de riverains à l’origine d’une plainte contre l’État. « Il faut impérativement nettoyer les sols dans lesquels se trouvent ces métaux lourds. »
Leur avocat, Me David Deharbe, qui représente aussi la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin, a écrit au préfet du Pas-de-Calais pour demander des « mesures de sûreté pour les enfants » et un diagnostic sur « la source de pollution dans les sols ».
Contactée par l’AFP, la préfecture n’avaient pas donné suite mardi après-midi.
A la fermeture de l’usine Metaleurop en 2003, la zone était considérée comme la plus polluée de France. Cinq communes (24.000 personnes) sont concernées par une restriction de l’usage des sols.
L’équipe de l’émission d’investigation « Vert de rage », sur France 5, qui a enquêté sur cette pollution, estimait fin avril que 5.815 enfants pourraient avoir été atteints de saturnisme entre 1962 et 2020, dont une centaine depuis 20 ans. La préfecture avait répondu qu’un seul cas avait été enregistré depuis 10 ans dans la zone.
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