Pollution: la France ne parvient toujours pas à réduire ses émissions de CO2

This photograph taken on September 14, 2022 shows an incineration plant in Toulouse, southwestern France. - The Toulouse plant is the most polluting incineration plant in France, in terms of nitrogen oxide emissions, according to a report published on September 14, 2022 by the 'NGO Zero Waste Toulouse'. (Photo by Charly TRIBALLEAU / AFP)

Les émissions de gaz à effet de serre françaises sont restées stables au premier semestre, notamment en raison de l’arrêt d’une grande partie du parc nucléaire.

On est encore loin d’une baisse franche et massive. «Les émissions de gaz à effet de serre des six premiers mois de 2022 sont quasiment stables par rapport à celles des six premiers mois de 2021», en baisse de «0,6 %», selon les chiffres publiés ce jeudi soir par le Citepa, organisme mandaté pour réaliser l’inventaire français des émissions.

Il s’agit à ce stade d’estimations provisoires, prévient-il. Mais elles ne sont pas de bon augure, alors que la France s’est engagée à réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030, une ambition qui doit être renforcée pour tenir compte de nouveaux objectifs européens (-55 %).

Dans le détail, les différents secteurs d’activité ont enregistré des évolutions très contrastées. Le secteur de la production d’énergie a ainsi connu une hausse marquée de 7,6 % sur le semestre, et cela «en lien avec les nombreux arrêts de centrales nucléaires en 2022», souligne le Citepa. La France doit en effet faire face actuellement à l’indisponibilité de la moitié de son parc nucléaire en raison de maintenances programmées ou de problèmes de micro-fissures apparues l’hiver dernier. Résultat, la production électrique nucléaire devrait atteindre 280 TWh en 2022, un plus bas historique.

Pour produire son électricité, le pays a ainsi notamment eu recours aux centrales à gaz et, beaucoup plus marginalement, au charbon. Des industries davantage émettrices de CO2.

Les transports carburent

Le secteur des transports a aussi vu ses émissions augmenter sur la période (+7 %), «avec deux facteurs opposés qui ont pu entrer en compétition : la suite du rebond post-Covid 2020 de reprise d’activité et la crise énergétique», note le Citepa.

A l’inverse, le secteur des bâtiments (-12,5 %) et de l’industrie manufacturière et de la construction (-5,2 %) ont vu leurs émissions reculer, une tendance pour laquelle le Citepa évoque la crise de l’énergie mais aussi la météo plus douce, qui cause une moindre utilisation du chauffage.
liberation

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