Cacao : la Côte d’Ivoire veut capter plus de marge à l’échelle des valeurs

CUERNAVACA, COLOMBIA - DECEMBER 01: An Afro-Colombian farmer opens a cacao pod with a machete during a harvest on a traditional cacao farm on December 1, 2021 in Cuernavaca, Colombia. Colombian cacao production is mainly focused on the domestic market, as demand for drinking chocolate plays a key role. With the worldwide growth in the popularity of chocolate and as a way of Colombian economic revival after years of conflict, Colombian farmers are gradually increasing their cacao production and export by growing cocoa trees on small mixed crop farms and working according to the principles of sustainability. (Photo by Jan Sochor/Getty Images)

Dans l’optique d’accroître sa transformation locale de cacao, la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, s’engage à faire la promotion de ses artisans chocolatiers et à intégrer de nouvelles technologies sur ce segment.« Ceci va vous permettre de capter une grande partie de la valeur que génère le chocolat », a déclaré M. Yves Brahima Koné, directeur général du Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, à l’occasion de la 8e édition des Journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC).

Intervenant dans le cadre d’un panel autour du thème « Promotion de la transformation locale de cacao : quelles opportunités pour le chocolat Made In Côte d’Ivoire », le directeur général du café-cacao a présenté les enjeux de la transformation. Le pays, avec de nouvelles unités vise le broyage de 1,72 million de tonnes de fèves de cacao en 2023 contre 724.000 tonnes actuellement. M. Yves Brahima Koné a indiqué qu’au niveau de la chaîne de valeur du cacao, notamment au plan mondial, « sur 100 milliards de dollars 4 à 5% revient aux producteurs, 24% aux transformateurs (primaires), 72% à la fabrication du chocolat, aux marques et à la distribution ».

Le Conseil a l’ambition, désormais, d’aller avec des artisans chocolatiers ivoiriens à l’extérieur du pays dans le cadre des foires ou des manifestations aux fins de nouer des contacts et permettre le transfert de nouvelles technologies, a fait savoir M. Yves Brahima Koné. « Notre devoir, c’est de vous amener à vous connaître à l’extérieur et nous allons nous investir pour ça », a-t-il insisté, avant d’ajouter qu’« on ne s’est jamais intéressé à la transformation locale et cela est une faiblesse que nous devons essayer de pallier et régler ». « Nous allons faire le maximum pour aider à éclore de nouveaux talents pour faire du chocolat sur place », a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, le Conseil veut faire en sorte que les artisans améliorent la qualité de leurs produits, un volet nécessaire pour avoir un produit fini compétitif. Il a par ailleurs affiché la volonté ferme du Conseil de promouvoir davantage toute la gamme des produits issus du cacao. Bientôt, un camion « brandé » devrait faire le tour dans les écoles primaires pour proposer du chocolat aux enfants.

Pour conforter la trajectoire ascendante de la transformation locale, le gouvernement ivoirien a engagé le Conseil du café et du cacao aux fins de créer un centre de formation des artisans chocolatiers à Yopougon, dans l’Ouest d’Abidjan. Le cacao, avec une contribution à hauteur de 14% du PIB, est l’un des secteurs clés de la Côte d’Ivoire pour lequel le gouvernement s’est fixé de bien grandes ambitions. Cet or brun représente 40% des recettes d’exportation du pays, dont la production est estimée à 40% du marché mondial.

journaldugabon

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