En Ukraine, au sud de Mykolaïv, une unité dans la guerre de position : « On a commencé à 4 km de distance, puis 3 km, puis, 2 km, 1,5 km »

TOPSHOT - Ukrainian servicemen carry rocket-propelled grenades and sniper rifles as they walk towards the city of Irpin, northwest of Kyiv, on March 13, 2022. - Russian forces advance ever closer to the capital from the north, west and northeast. Russian strikes also destroy an airport in the town of Vasylkiv, south of Kyiv. A US journalist was shot dead and another wounded in Irpin, a frontline northwest suburb of Kyiv, medics and witnesses told AFP. (Photo by Dimitar DILKOFF / AFP)

Un mois après le début de la contre-offensive sur Kherson, Kiev a annoncé avoir réalisé une percée, le long du Dniepr. Sur le terrain, les soldats ukrainiens croient déjà à la victoire.

Les détonations d’une mitrailleuse lourde font sourire les hommes réunis dans la petite cour d’une maison abandonnée. « Ce sont les nôtres », apprécie l’un d’eux. Les soldats de l’unité se sont habitués à vivre dans le fracas de la guerre. Un chien au sol gémit. Trois coups sourds signalant des départs d’artillerie ébranlent l’air.

Le chef du groupe, Alexeï Yakovlef, un ancien combattant du Donbass entre 2014 et 2015, bondit de sa chaise en levant la main, le regard intense. Une première explosion retentit, suivie d’une deuxième. « Tout va bien, ce n’est pas pour nous », assure-t-il. La troisième éclate après quelques secondes.

« Au bout de trois jours ici, on ne réagit même plus aux bombardements, explique Artem Gradoun, un soldat de l’unité. C’est là que ça devient très dangereux. » Avocat originaire du nord-est de l’Ukraine, installé depuis des années dans la banlieue de Kiev, il a pris les armes au début de l’invasion russe, en février, afin de défendre la capitale. Au mois d’avril, il se portait volontaire pour combattre sur le front sud de Mykolaïv. Le soldat au visage sec a rejoint les positions du bataillon 206 de la défense territoriale, environ « cinq cents à six cents soldats ». Depuis, il vit entre cette base située à l’orée de la région de Kherson, partiellement occupée par les forces russes, et la ville de Mykolaïv.

Dimanche 2 octobre, un mois après le début de la contre-offensive sur la région de Kherson, les autorités ukrainiennes ont annoncé que leurs forces armées avaient réalisé une percée dans les lignes de défense russes, le long du fleuve Dniepr, à une centaine de kilomètres à l’est de leur zone, dans le sud de Mykolaïv. De leur côté, les hommes de l’unité attendent les prochains ordres de Kiev. Leur mission consiste à tenir la position et fixer les soldats russes de cette partie du front, « comme un appât » précise, lucide, Artem Gradoun. Les échanges de tirs sont réguliers. Mais avec le temps, les distances entre les deux forces ennemies se sont réduites. Au point de changer de type d’armes. « Aujourd’hui, nous tirons avec des mitrailleuses lourdes, alors qu’avant, on n’utilisait que de l’artillerie », explique Alexeï Yakovlef.

Lente progression
« Après ce village, nous passerons au suivant, puis encore à un autre et enfin, nous reprendrons Kherson », veut espérer Artem Gradoun, aussi confiant en cette phase de la guerre que les autres soldats de l’unité. Les avancées sont ralenties par la présence de civils dans les villages tenus par les forces occupantes. « Selon nos informations, les Russes ne les autorisent pas à quitter les territoires », affirme le militaire.

lemonde

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