Peu de choses sont connues sur la comparaison entre sportifs et population générale concernant le risque de développer une maladie neurodégénérative. Une équipe écossaise, sur le rugby, répond à la question.
Si depuis deux décennies s’accumulent les autopsies de cerveaux d’anciens athlètes montrant que beaucoup souffraient d’ETC (encéphalopathie traumatique chronique), on sait peu de choses sur les risques encourues par la population générale en comparaison.
Le rugby, c’est bon pour la santé… mais pas pour le cerveau
Une étude menée par l’Université de Glasgow et publiée dans le British Medical Journal (BMJ) apporte les premiers éléments de réponse. Pour ce faire, les chercheurs ont comparé les données médicales disponibles concernant les soucis de santé de 412 rugbymen écossais réformés avec les informations concernant 1.236 membres de la population générale, et ce sur une période de trois décennies.
De manière générale, les résultats semblent confirmer l’adage que « Le sport, c’est bon pour la santé » : les rugbymen meurent légèrement plus vieux, 79 ans contre 76 pour le reste de la population. Et ce résultat se retrouve dans toutes les tranches d’âge avec une mortalité sensiblement plus élevée pour les groupes contrôles.
Toutefois, tout change lorsque l’on se penche sur les cerveaux. En effet, les scientifiques ont découvert que le risque d’être diagnostiqué avec une maladie neurodégénérative est deux fois plus élevé parmi les rugbymen écossais puisque 11,5% d’entre eux en souffraient, alors qu’ils ne sont que 5% en général.
15 fois plus de risques de développer une sclérose latérale amyotrophique
Plus inquiétant encore : lorsque l’on regarde encore plus précisément de quelle maladie neurodégénérative il s’agit, les risques explosent concernant les sportifs. Celui de développer une maladie de Parkinson est ainsi trois fois plus élevé. Quant à celui de la SLA (sclérose latérale amyotrophique, aussi appelée maladie de Charcot), il est 15 fois supérieur !
L’étude montre également qu’à ce niveau, toutes les positions de jeu se valent. Que l’on fut arrière, trois-quart centre ou demi de mêlée, le risque aura été le même… Forts de ces résultats, les chercheurs plaident pour intensifier le développement de stratégies visant à réduire les impacts et les blessures à la tête ainsi qu’une meilleure surveillance des risques encourus par d’anciens joueurs.
sciencesetavenir