William Burns, directeur de de la CIA, a accordé un entretien lundi à CBS News à l’occasion des 75 ans de la célèbre agence de contre-espionnage américaine. Il a évoqué la situation en Ukraine et a dit redouter l’imprévisibilité d’un Vladimir Poutine aux abois.
L’avertissement résonne d’autant plus lourdement qu’il émane du directeur de la CIA. Dans un entretien accordé lundi à la chaîne américaine CBS News à l’occasion des 75 ans de l’agence de contre-espionnage américaine, son patron, William Burns, a mis le monde en garde contre les réactions d’un président russe « acculé ».
« Un Poutine acculé, qui se sent dos au mur peut être dangereux et imprudent et on se souvient des hypothèses erronées qu’il a faites avant la guerre. Je pense qu’il fonde maintenant son approche sur des hypothèses tout aussi erronées, estimant qu’il peut tenir tête aux Ukrainiens, aux Etats-Unis et à l’Occident », a-t-il estimé.
« Il se croit plus fort que tout le monde »
Comme en écho de ces craintes, le Kremlin a encore haussé le ton ce mercredi, assurant que les régions annexées en Ukraine seraient « russes pour toujours » et que ses soldats reprendraient les territoires perdus sur le front. La Russie a de surcroît mené des frappes de drones à 80 km au sud de Kiev.
Dans le même temps, la contre-offensive ukrainienne poursuit cependant son avancée, les autorités locales annonçant ce même jour avoir regagné du terrain dans la province de Lougansk.
Mais William Burns a laissé entendre que Vladimir Poutine était imperméable à ce genre de démentis apportés par la réalité à ses discours:
« Il a une confiance farouche en ses propres jugements. Il se croit plus fort que tout le monde ».
25 millions d’hommes mobilisables, 9000 têtes nucléaires
Patrick Sauce, éditorialiste de BFMTV pour les questions internationales, a chiffré le péril incarné par l’autocrate en difficulté. « On parle d’un homme qui potentiellement 25 millions de personnes contre l’Ukraine en cas de mobilisation totale, on parle d’un homme qui a 9000 têtes nucléaires à sa disposition », a-t-il listé.
« La menace existait avant, elle va continuer à exister. Mais la menace n’est plus ou moins grande qu’hier », a toutefois souligné Patrick Sauce.
Le général David Petraeus, l’un des prédécesseurs de William Burns à la direction de la CIA, a même relativisé cette menace lundi sur ABC.
« Poutine ne peut plus rien à ce stade, il va continuer à perdre sur le champ de bataille », a-t-il estimé.
Le recul de l’armée russe à l’Est et au Sud de l’Ukraine expliqué par les cartes
Il a balayé le chantage nucléaire brandi par le dictateur, promettant en cas d’attaque atomique que l’Otan « éliminerait toutes les forces russes identifiables sur le champ de bataille en Ukraine, en Crimée, et même en mer Noire ».
bmftv