Haïti : le bilan de l’épidémie de choléra va s’alourdir selon l’OMS

Alors que Haïti avait annoncé l’élimination officielle du choléra, une nouvelle épidémie vient frapper le pays. Les autorités s’inquiètent de la situation et craignent une insuffisance de vaccins.

Le bilan de l’épidémie de choléra qui sévit en Haïti sera vraisemblablement « plus élevé » que les chiffres annoncés et le nombre de cas devraient augmenter, a averti mardi 4 octobre l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette annonce a ravivé les craintes d’une résurgence dans ce pays pauvre des Caraïbes où une épidémie de choléra a causé la mort de plus de 10.000 personnes entre 2010 et 2019.

Plus largement, l’OMS évoque une « recrudescence inquiétante » du choléra qui serait favorisée par les effets du changement climatique, après des années de déclin. Durant les neuf premiers mois de l’année, 26 pays ont fait état d’épidémies, contre moins de 20 par an entre 2017 et 2021.

Des chiffres qui repartent à la hausse
Alors que Haïti avait célébré l’élimination officielle du choléra en février, les autorités ont annoncé le décès d’au moins sept personnes dimanche dernier, les premiers morts de cette maladie en trois ans.

De nombreux cas suspects ont été signalés à Carrefour-Feuilles en banlieue de la capitale Port-au-Prince ainsi que dans la commune de Cité Soleil. Ces zones contrôlées par des gangs sont d’un accès très difficile depuis la fin juillet. Les conditions de vie se sont détériorées en Haïti ces dernières semaines avec des blocages, des pénuries de carburant, des manifestations, des pillages et des grèves.

Un manque de vaccins
« Cette situation complique grandement la réponse humanitaire », a déclaré le porte-parole de l’OMS Christian Lindmeier. « Elle évolue rapidement et il est possible que des cas antérieurs n’aient pas été détectés », a-t-il ajouté, estimant que le nombre de décès pourrait être « bien supérieur » voire « augmenter ».

Christian Lindmeier a précisé qu’une demande était en cours auprès du groupe international de coordination pour la fourniture de vaccins contre le choléra administrés par voie orale. La disponibilité de ces vaccins reste néanmoins limitée, avec une demande supérieure à l’offre.

L’origine de l’épidémie encore inconnue
Selon Christian Lindmeier, aucune information n’est encore disponible pour savoir où a débuté l’épidémie actuelle. L’ONU s’est dit prête à déployer des équipes en urgence dès la garantie d’un accès sûr et le déblocage de la fourniture de carburant.

En 2010, l’épidémie avait commencé lorsque des Casques bleus de l’ONU avaient déversé des matières fécales dans le fleuve de l’Artibonite, et les premiers cas étaient apparus dans cette région, avant de gagner tout le pays. L’ONU a reconnu avoir joué un rôle dans l’introduction du virus seulement en août 2016.

AFP

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