La 4e édition de la Conférence internationale sur la Mobilité Durable (CIMD) et la conférence annuelle de l’IRF ont été lancées ce jeudi 6 octobre à Marrakech, par le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka.
En présence du directeur général d’Autoroute du Maroc (ADM), Anouar Benazzouz, la directrice générale de l’IRF, Susanna Zammataro, ainsi que d’autres responsables et intervenants nationaux et internationaux, le ministre Nizar Baraka a exprimé sa grande fierté de constater que cette rencontre initiée en 2016, à la veille de la COP 22, constitue aujourd’hui une véritable plateforme de dialogue destinée à échanger sur les politiques déployées, à partager les expériences, à capitaliser sur les bonnes pratiques, à sensibiliser les parties et enfin à positionner la mobilité durable au premier plan des priorités nationales.
Dans son discours d’ouverture, le responsable gouvernemental a rappelé le contexte international inédit qui met en exergue une crise climatique qui s’aggrave, impliquant des répercussions ressenties dans tous les territoires. « Personne ne peut désormais le nier. La sonnette d’alarme est régulièrement tirée », a-t-il soulevé.
Le ministre Nizar Baraka a dans ce sens cité comme exemple le dernier rapport du GIEC qui a annoncé que l’Accord de Paris ne sera pas tenu, à moins de politiques et d’actions fortes, rapides et durables de réduction des émissions de CO2, de méthane, mais aussi des autres gaz à effet de serre.
« En effet, alors que l’Accord de Paris fixe l’objectif de maintien de l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2 degrés Celsius, voire de 1,5 degré Celsius, l’ONU annonce que la température mondiale a d’ores et déjà augmenté de + 1,1 degré et que malgré les efforts consentis, on arriverait à une augmentation de température de 2,7 °C, ce qui serait bien sûr fatal, impliquant des effets climatiques irréversibles. C’est également ce qu’a rappelé le Roi Mohamed VI, lors de son discours adressé à l’occasion de la COP 26 », a-t-il déclaré.
Alors que le thème de cette 4e édition de la CIMD est « Décarboner, Financer et Digitaliser le transport routier pour une mobilité et une croissance durable », le directeur général d’ADM, Anouar Benazzouz, a confié à Hespress Fr que le thème de la conférence pourrait paraître complexe, mais l’exécution de la mobilité durable passe par ses trois points.
« Si nous n’avons pas le financement, on ne peut pas faire de la mobilité durable, si on n’a pas digitalisé, la manière de faire cette mobilité ne sera pas bonne. Et dans cet exercice-là, ce qu’on fait est très simple. Dans chaque cas, on prend les meilleures pratiques qui sont exécutées dans le monde, et on essaie de les partager avec tous les acteurs, privé et public », a-t-il expliqué.
Exprimant une forte ambition de « mettre en valeur l’expérience du Maroc sous l’impulsion du Roi Mohammed VI », Anouar Benazzouz nous révèle qu’ADM a pris des engagements très forts dans plusieurs grands évènements, notamment la COP22, pour mettre en valeur justement le mix énergétique du Maroc avec le solaire, le renouvelable « ce qui est assez impressionnant », a-t-il souligné, rappelons ainsi que le Maroc sera présent à la COP 27 organisés cette année en Égypte et où le DG compte « y aller fort, avec les conclusions de cette journée ».
Interrogé sur les répercussions de la pandémie du Covid-19 sur la Société, Benazzouz nous confie qu’ADM a survécu à la crise, les chantiers ne se sont pas arrêté, « ce qui veut dire qu’on était préparé avant », a-t-il affirmé.
« La question de l’infrastructure, ainsi que la durabilité de la société c’est le but des actions qu’on est en train de prendre. Comment rendre la société autonome et pérenne », a-t-il souligné avant de préciser que l’impact de la pandémie sur la société a atteint les 1 milliard de DHS durant la crise sanitaire.
De son côté, la directrice générale de l’IRF, Susanna Zammataro, a déclaré à Hespress Fr que le choix porté sur le Maroc, pour la 4e édition de la CIMD, n’était pas un choix au hasard.
« Nous regardons le Maroc comme l’exemple phare et clé pour l’Afrique. Mais nous estimons aussi que le pays a le potentiel pour devenir un exemple bien au-delà de l’Afrique. La mobilité durable veut dire aujourd’hui parler de décarbonation, de digitalisation et d’innovation. Le Maroc est bien placé sur les trois thématiques. Mais il ne faut pas oublier l’aspect social de ses thématiques », a-t-elle soutenu.
Par ailleurs, la responsable a jugé important de parler à côté de la décarbonation, du changement climatique et des effets que ses problèmes ont sur la vie des gens, insistant aussi sur l’importance de se pencher aussi sur la dimension sécurité lorsqu’on parle de mobilité durable.
« Nous avons quelque 1,3 million de morts sur les routes chaque année dans le monde. C’est comme avoir plusieurs Boeing qui s’écrasent tous les jours sous nos yeux. Nous prenons notre responsabilité en tant que fédération. Les gens de l’infrastructure, ceux qui utilisent l’infrastructure, chacun à un rôle à jouer, vous comme citoyen, nous comme x d’infrastructure et de service de transport », a-t-elle conclu.