Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), résume la situation au Sahara, dans l’ultime phrase de son rapport annuel : « Je recommande donc au Conseil de proroger le mandat de la MINURSO pour une nouvelle année, jusqu’au 31 octobre 2023 ». C’est un « circulez il n’y a rien à voir » adressé à toutes les parties. Déjà, reconduire ce mandat ne peut que signifier un constat d’échec ou tout au moins un statuquo d’une situation qui n’aura que trop duré.
C’est là, la véritable lecture à faire de ce rapport. En effet, depuis une année one constate, aucun changement notable sur le terrain, si ce n’est la fuite en avant de l’Algérie par rapport à ses responsabilités historiques et les fanfaronnades sur une guerre fictive de ses protégés séparatistes, ainsi que le refus de s’asseoir autour d’une table avec les autres parties, en tant que principale partie prenante dans le conflit du Sahara. Le rapport ne fait aucune référence à une quelconque option référendaire, mais il met l’accent sur l’autodétermination conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021) et l’engagement des Nations Unies et de la communauté internationale, en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable.
D’ailleurs, le référendum au Sahara a disparu du jargon onusien depuis maintenant deux décennies. Dans son document 2022, le plus sévère d’entre tous à l’encontre du polisario, Antonio Guterres n’est pas tendre avec les milices séparatistes qu’il accuse de mettre en péril la mission de la Minurso. Guterres pointe la milice séparatiste, pour les restrictions de mouvements qu’elle impose aux Casques bleus de l’ONU à la frontière est du Royaume, et se félicite de la coopération du Maroc, « Je salue la reprise de l’engagement entre le Maroc et son Représentant spécial (et Chef de la Minurso) et exhorte le polisario à reprendre des contacts réguliers en personne avec la direction de la MINURSO, tant civile que militaire », affirme dans son document soumis à l’approbation du Conseil de sécurité pour l’élaboration d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité et dont les Etats-Unis sont le porte-plume.
Les informations fournies par la MINURSO, indiquent que nos Forces Armées Royales (FAR) ont régulièrement coopéré et informé la mission onusienne au Sahara de toutes les opérations qu’elles ont menées au-delà du mur de défense. Par contre, celles du Polisario n’ont jamais pu être confirmées par la Mission qui a refusé, sous des prétextes fallacieux, l’accès à des sites où le Polisario a prétendu que des civils y ont été tués par les FAR qui ont reçu 6 167 visites de la MINURSO en une année alors que le Polisario n’en a accepté que 12.
Guterres a défini les paramètres des futurs pourparlers quadripartites (Maroc, Algérie, polisario, Mauritanie), précisant que ces pourparlers devront se tenir conformément aux résolutions précitées dont la dernière (2602) épingle par au moins cinq fois, l’Algérie comme partie prenante principale au conflit. On comprend dès lors pourquoi Alger se dérobe des tables rondes. Aussi, le Secrétaire Général de l’ONU préconise la recherche d’une solution politique entre toutes les parties prenantes en mentionnant particulièrement l’Algérie en tant que telle.
Le rapport d’Antonio Guterres critique en outre la décision unilatérale de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, « je réitère l’expression de ma préoccupation quant à la détérioration des relations entre le Maroc et l’Algérie. J’encourage les deux pays à rétablir le dialogue en vue d’un rétablissement de leurs relations et d’engager des efforts renouvelés pour promouvoir la coopération régionale, en vue de créer un environnement propice à la paix et à la sécurité. Je réaffirme le rôle crucial des Etats voisins dans la réalisation d’une solution à la question du Sahara occidental ». Le secrétaire général de l’ONU évoque, d’un côté, la politique de la main tendue du Maroc au voisin algérien et de l’autre côté, l’hostilité de l’Algérie envers le Royaume : « le Roi Mohammed VI a hâte de coopérer avec la présidence algérienne afin que le Maroc et l’Algérie puissent travailler main dans la main et jouir de relations normales ».
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