LES TRAITEMENTS RÉVOLUTIONNAIRES. Des organes high-tech sur mesure

Bras mécatroniques, œil bionique, cœur en plastique… Les progrès récents laissent entrevoir un futur où les organes défectueux du corps humain pourront être remplacés par des machines. Pour soigner des maladies, mais aussi soulager certains handicaps.

Voici plus de 3000 ans que l’humain conçoit des prothèses, comme en témoigne par exemple un orteil en bois découvert en 2017 dans une nécropole égyptienne. Pourtant, ce n’est que très récemment qu’elles ont commencé à présenter un degré de technicité qui ouvre des perspectives inédites. Les plus avancées aujourd’hui sont celles destinées à remplacer des bras perdus à la suite d’accidents ou de maladies.

Reprendre une activité quotidienne

Ces membres, dits mécatroniques, combinent désormais mécanique et électronique. Avec eux, un patient peut bouger le bras et la main, agripper des objets et ce, en les pilotant uniquement par la pensée. C’est le cas des prothèses e-OPRA Implant System, développées par l’entreprise suédoise Integrum et présentées en 2020 dans un article paru dans le New England Journal of Medicine. Elles s’intègrent à l’humérus du patient et sont contrôlées au moyen d’électrodes implantées sur le biceps et le triceps.

Leur particularité : elles recréent partiellement le sens du toucher grâce à des électrodes connectées au nerf ulnaire (ou cubital) et au nerf médian, qui renvoient au cerveau des sensations traduisant les informations issues de trois capteurs localisés sur le pouce de la main bionique. Testés sur quatre patients pendant au moins deux ans, ces bras leur ont permis de reprendre certaines activités quotidiennes complexes, comme réparer une voiture ou faire du ski.

Cette entreprise produit aussi des jambes prosthétiques qui s’accrochent directement au fémur ou au tibia et qui font l’objet actuellement d’un essai clinique. Connectées aux muscles de la cuisse, elles promettent de restituer une marche normale. Et ce n’est qu’un début. Dans un futur proche, elles pourraient bénéficier des avancées des chercheurs suisses de SensArs Neuroprosthetics.
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