Une attaque visant des militaires israéliens s’est produite, mardi, en Cisjordanie, théâtre d’une recrudescence des violences. Samedi, une soldate de 18 ans avait déjà été abattue par balle à Jérusalem-Est.
Après une attaque meurtrière sur une militaire israélienne samedi 8 octobre à Jérusalem-Est, un deuxième soldat israélien a été tué, mardi 11 octobre. L’assaut s’est, cette fois, produit dans un secteur de Cisjordanie.
« Deux assaillants circulant dans un véhicule se sont approchés de la localité de Shavei Shomron et ont ouvert le feu sur des soldats israéliens » qui menaient des « opérations » dans ce secteur, a fait savoir l’armée israélienne dans un bref message, précisant qu’un militaire de 21 ans atteint avait succombé à ses blessures.
Shavei Shomron est une colonie israélienne d’un peu plus de 1 000 habitants fondée à la fin des années 1970 et située à proximité de Naplouse, une grande ville du nord de la Cisjordanie, théâtre de heurts et d’opérations israéliennes ces derniers mois.
Dans la foulée d’attaques anti-israéliennes meurtrières en mars et en avril, l’armée a multiplié les opérations et les arrestations en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l’Etat hébreu depuis 1967, surtout dans les secteurs de Jénine et de Naplouse. Ces raids israéliens, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon les Nations unies (ONU).
Emergence d’un groupe de combattants
En parallèle, ces derniers mois, Naplouse a vu émerger un nouveau regroupement de combattants nommé La fosse aux lions, en hommage à Ibrahim Al-Nabulsi, un jeune combattant surnommé le « Lion de Naplouse » et tué en août par l’armée israélienne, après avoir fédéré des centaines, voire des milliers, de jeunes Palestiniens par sa rhétorique musclée. Mardi, ce groupe a d’ailleurs revendiqué une série d’attaques contre des positions israéliennes autour de Naplouse.
Le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, a affirmé qu’Israël continuerait de rechercher les responsables de cette attaque. « Nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas attrapé les assassins », a déclaré M. Lapid, selon un communiqué de son bureau.
« Nous allons attraper le terroriste et ceux qui l’ont aidé. Les opérations antiterroristes vont se poursuivre et s’intensifier », a, pour sa part, déclaré sur Twitter le ministre de la défense israélien, Benny Gantz, à propos de cette attaque meurtrière.
Le groupe La fosse aux lions a réagi aux propos de M. Gantz en appelant la population de Naplouse à les soutenir. « Nous demandons à nos honorables citoyens de nous appuyer et de se conformer à nos instructions », affirme ce groupe dans un communiqué.
Tensions à Chouafat
Une attaque, samedi soir, avait tué une soldate israélienne de 18 ans, abattue par balle au checkpoint de Chouafat, un camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël. Depuis, l’armée et la police israéliennes mènent une chasse à l’homme pour tenter de retrouver un Palestinien de 22 ans soupçonné de l’attaque qui a aussi fait trois blessés, dont un Israélien de 30 ans, grièvement blessé par balle à la tête.
Les services de sécurité israéliens ont notamment encerclé le camp de réfugiés de Chouafat, théâtre de heurts entre jeunes Palestiniens et forces locales, selon un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) sur place.
« Il y a de la souffrance à Chouafat. Des personnes malades ou blessées peinent à sortir du camp pour être soignées, les boulangeries sont vides, des médecins et des infirmières n’arrivent pas à y accéder », a déclaré sur place à l’AFP le député arabe israélien Ahmed Tibi. « Pour sortir du camp, il faut faire la queue dans sa voiture pendant trois ou quatre heures. C’est un châtiment collectif », a-t-il ajouté.
Des habitants du camp de réfugiés ont appelé mardi soir à « la désobéissance civile » pour protester contre les mesures prises par les autorités israéliennes.
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