Judo : la Française Romane Dicko sacrée championne du monde

Un an après sa médaille de bronze aux JO de Tokyo, la Française Romane Dicko est devenue mercredi championne du monde de judo dans la catégorie des plus de 78 kg.

Le premier titre se sera fait attendre pour l’équipe de France de judo aux Mondiaux de Tachkrent, en Ouzbékistan. Et c’est Romane Dicko, médaillée de bronze aux JO de Tokyo l’an dernier, qui l’a offert aux Tricolores en battant en finale la Brésilienne Beatriz Sousa par ippon, la meilleure marque qui, une fois inscrite, met fin au combat.

« Je ressens beaucoup d’émotion parce que je savais que j’en étais capable, mais entre le savoir et le faire, c’est autre chose », a-t-elle déclaré après avoir reçu sa médaille.

« J’ai eu un début de journée très compliqué, j’ai eu du mal à me mettre dans la compétition mais ça m’a reboostée. Je me suis dit ‘J’ai pas le choix, il faut que je sois plus agressive’ et pour la finale je suis vraiment montée d’un cran. J’étais la Romane de d’habitude. »

Céline Dion ? « La base ! »
Céline Dion dans les oreilles pendant l’échauffement – « c’est la base ! » –, ceinture porte-bonheur autour de la taille, Dicko a été expéditive en finale des plus de 78 kg, mettant son adversaire brésilienne ippon en à peine plus d’une minute.

Un peu plus tôt, l’autre Française engagée dans la catégorie, Julia Tolofua avait décroché la médaille de bronze en s’imposant aux pénalités contre l’Israélienne Raz Hershko.

Sur la route de la finale, Dicko, également triple championne d’Europe, s’était défaite par ippon de la Chinoise Su Xin pour son entrée en lice au deuxième tour, avant de signer deux waza-ari contre la Néerlandaise Marit Kamps en quarts de finale. Elle avait ensuite battu sa compatriote Julia Tolofua en demi-finale.

« Forcément, c’est compliqué parce qu’avec Julia on s’aime beaucoup, mais je suis très contente qu’on soit deux sur le podium des Championnats du monde », a souri Dicko.

Au terme de la dernière journée des compétitions individuelles, et avant l’épreuve par équipe jeudi, la France compte donc quatre médailles dont un titre.

Briser la mauvaise série française
Les Bleus vivaient jusqu’ici des Championnats difficiles, avec plusieurs contre-performances venues de l’équipe féminine, attendue bien plus haut.

Le début de compétition avait vu les éliminations prématurées de Shirine Boukli, numéro 1 mondiale des moins de 48 kg, et Sarah-Léonie Cysique, vice-championne olympique à Tokyo en moins de 57 kg. Lundi, Margaux Pinot et Marie-Ève Gahié avaient chuté avant les quarts. Puis mardi en moins de 78 kg, c’est Madeleine Malonga, également en argent à Tokyo l’an dernier, qui était tombée dès son entrée en lice.

« Forcément, ça atteint un peu parce que quand on a les copines au self le soir, on pense que tout le monde va revenir médaillé et c’est ce qu’on veut pour nos copines. Mais il faut passer au-dessus », a-t-elle déclaré.

Deux coups de fil plus tard – l’un à son cousin, le triple-sauteur Teddy Tamgho, et un autre à Teddy Riner –, Dicko s’est sentie « rassurée ». « Je me suis dit : ‘OK, c’est compliqué pour l’équipe de France mais chaque athlète est différent. C’est ta compétition, c’est pas encore la compète de l’équipe. Aujourd’hui, c’est ton jour et juste ‘Éclate-toi’.' »

À moins de deux ans des Jeux olympiques et alors qu’elle n’a que 23 ans, Dicko s’impose ainsi comme l’une des leaders du collectif français, aux côtés de Riner, actuellement blessé, et de Clarisse Agbégnénou, en phase de reprise après un congé maternité.

Interrogée sur ce qui faisait sa force, elle a répondu dans son sourire habituel : « C’est un mélange de mental, de physique, de dynamisme. C’est un peu tout ça, une grosse salade bien faite ! »

 AFP

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