Le président français Emmanuel Macron lors d’une interview dans l’émission « L’événement » sur France 2, le 12 octobre 2022. © Ludovic Marin, AFP
Celui qui, malgré les critiques – y compris ukrainiennes –, n’a jamais rompu le dialogue avec le maître du Kremlin depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février a assuré qu’il continuerait de lui parler « à chaque fois que cela sera nécessaire ». « À un moment donné, j’espère le plus tôt possible, il faudra que toutes les parties prenantes reviennent à une table de discussions », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que ce ne sera pas dans les « prochaines semaines ».
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— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 12, 2022
Mise en garde à Alexandre Loukachenko
Le président Macron a insisté sur le fait qu’une négociation serait, in fine, aussi dans « l’intérêt » de Kiev, et a promis de nouvelles armes, à savoir des systèmes de défense antiaérienne.
Il a adressé également une mise en garde au président biélorusse Alexandre Loukachenko, l’un des principaux alliés des Russes, assurant qu’il aurait des « problèmes » s’il s’engage plus encore dans le conflit.
Emmanuel Macron a en outre estimé qu’il fallait « éviter toute escalade du conflit », pour qu’il ne s’étende pas à un pays voisin de l’Ukraine et pour empêcher le recours par Moscou à des armes chimiques ou nucléaires.
Mais le chef de l’État, qui a promis de « dire la vérité » aux Français sur les implications du conflit, a préféré botter en touche sur la menace nucléaire agitée par le maître du Kremlin, rappelant seulement que la France était également un pays « doté » de la bombe atomique et croyait en la « dissuasion ». « Moins on en parle », plus elle est crédible, a-t-il glissé en substance.
En Iran, les manifestants « portent l’universalisme de nos valeurs »
Le président a également évoqué le dossier iranien. La France condamne la répression menée par le régime iranien, a-t-il assuré. Les manifestants en Iran « portent l’universalisme de nos valeurs », a considéré Emmanuel Macron. « Nous nous tenons aux côtés de celles et ceux qui se battent », a-t-il ajouté.
Des heurts éclatent chaque jour en Iran entre manifestants et forces de sécurité depuis que la mort en détention de la jeune Mahsa Amini y a provoqué une immense vague de colère.
Défié comme jamais il ne l’avait été depuis la révolution islamique de 1979 – les manifestants appelant à la chute du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei –, le régime a réagi comme il le fait à chaque fois qu’il est contesté : par la répression.
Selon les organisations de droits humains, près de 200 personnes, dont une vingtaine d’enfants, ont été tuées par les forces de sécurité depuis les premières manifestations le 17 septembre, au lendemain de la mort de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée pour le port d’un voile non réglementaire. Des centaines d’autres ont été blessées et des milliers arrêtées.
Faisant un détour par la politique intérieure, le chef de l’État a prévu un retour à la normale « dans le courant » de la semaine prochaine sur le front des carburants, alors que les Français sont confrontés à des difficultés croissantes d’approvisionnement en raison des grèves dans les raffineries. Égratignant au passage la CGT, qui doit « permettre au pays de fonctionner ».
Reuters