Marrakech: Focus sur les interactions complexes entre le changement climatique, la mobilité et la santé

Les travaux du Symposium sur le changement climatique, la migration et la santé a démarré ce mercredi à Marrakech, réunissant une pléiade de représentants de ministères et institutions publiques concernés, d’experts, de responsables au sein d’organismes internationaux et des institutions financières, ainsi que des associations de la société civile.

Financé par le ministère des Affaires Étrangères de la Finlande, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM Maroc), en coordination avec le ministère de la Transition Énergétique, le ministère de la Santé et le Département des Marocains Résidants à l’Étranger, cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet régional intitulé « Favoriser la santé et la protection des migrant.e.s en situation de vulnérabilité au Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Soudan et Yémen ».

Ce symposium, qui s’inscrit dans la lignée de l’objectif 13 de l’Agenda 2030 pour le Développement Durable et l’objectif 2 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, permet d’explorer les liens entre le changement climatique, la migration et la santé dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), avec un accent particulier sur la santé des femmes, et ce, à travers des présentations de résultats de recherche, d’études de cas et des politiques publiques existantes en la matière dans les pays de la région MENA.

Dans une déclaration à la presse, la Cheffe de mission de l’OIM Maroc, Laura Palatini a souligné que « la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est particulièrement touchée par le changement climatique. Parmi les 17 pays au monde qui souffrent de la pénurie d’eau, 11 sont dans la région MENA. Ainsi, il très important et très urgent d’initier ce type de débats ».

Tout en soulignant que cette rencontre a pour objectif de formuler des recommandations qui vont être adoptées par les gouvernements et les organisations internationales pour la mise en place de nouvelles politiques plus sensibles aux besoins des migrants en mobilité causée par le changement climatique, Palatini a exprimé sa fierté de tenir cette rencontre à Marrakech, la ville qui a accueilli la COP 22 en 2016 et a abrité la signature du Pacte mondial sur les migrations en 2018.

De son côté, le Représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et coordonnateur- Résident par intérim-Maroc, François Reybet-Degat, a indiqué que cet événement revêt une grande importance pour le partage de données et d’analyses sur les interactions complexes entre le changement climatique, qui est une source de mobilité choisie ou forcée, qui a à son tour un impact sur la santé, qui peut être également un facteur important dans ces mobilités.

Le responsable a souligné que ce Symposium « a pour objectif d’étudier les relations complexes entre ces trois éléments : l’immigration, le changement climatique la santé, et surtout le partage d’expériences afin de mieux comprendre ces interactions et ainsi mieux y répondre ensemble ».

L’ambassadeur de Finlande au Maroc, Pekka Hyvonen, qui a également pris part à la rencontre et dont le pays finance le projet régional « Favoriser la santé et la protection des migrant.e.s en situation de vulnérabilité au Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Soudan et Yémen », s’est félicité du choix judicieux de cette thématique qui est d’une importance capitale dans l’enrichissement de la réflexion autour de l’instauration et le développement des systèmes de migration et de santé résilients dans les pays concernés.

Le diplomate s’est dit ravi que le ministère des Affaires Étrangères de la Finlande assure le financement du projet régional, lancé en 2015, et qui se trouve actuellement en troisième phase de mise en œuvre (2020-2023).

Marrakech: Focus sur les interactions complexes entre le changement climatique, la mobilité et la santé

Marrakech: Focus sur les interactions complexes entre le changement climatique, la mobilité et la santé© Fournis par Hespress

De son côté, le Chef de la division des changements climatiques et de l’économie verte à la Direction des changements climatiques, de la biodiversité et de l’économie verte au ministère de la Transition énergétique et du développement durable, Rachid Tahiri, a souligné que cette rencontre traduit la volonté commune de dresser un portrait complet des impacts induits par le dérèglement climatique sur la santé et les migrations internes et transfrontalières et les liens multidirectionnels entre ces trois défis.

« Nous sommes persuadés que nous devrions consolider davantage nos actions et renforcer la coopération entre nos pays de la région MENA dans le cadre d’une solidarité régionale pour le développement de politiques migratoires intégrant l’impact du changement climatique sur la migration et la santé, car aucun pays n’est épargné et aucun pays ne sera en mesure de faire face, seul, à ce défi », a-t-il expliqué, notant que le ministère de la transition énergétique « prend toutes les mesures nécessaires et ne ménage aucun effort afin d’intégrer les migrations climatiques dans notre politique climat nationale, à l’instar des impacts et des répercussions de la santé ».

La Cheffe de l’unité Santé et migration à la Direction de l’Epidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé et de la protection sociale, Asmaa Chaouia, s’est également exprimé en soulignant que le ministère a mis en place un plan national d’adaptation du secteur de la santé au changement climatique visant à prévenir, détecter, anticiper et riposter contre les menaces sanitaires d’origine climatique.

La responsable a réitéré le ferme engagement du ministère de la Santé et de la protection sociale à améliorer l’accès de la population migrante, particulièrement vulnérable, aux soins dans le cadre du respect des droits humains fondamentaux, passant en revue les différentes initiatives entreprises par ce Département visant à garantir le droit d’accès des migrants aux services de santé.

D’après les organisateurs, les recommandations issues de ce Symposium permettront de nourrir les contributions de la Conférence des Parties (COP 27) qui se tiendra en Egypte en novembre 2022, ainsi que l’Initiative Présidentielle Égyptienne sur les femmes et la santé, lancée en juillet 2020.

hespress

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