L’Algérie continue son virage autoritaire et liberticide en s’attaquant aux oeuvres caritatives et associations qui auraient un lien avec le christianisme. En l’espace de quelques jours, le service humanitaire Caritas Algérie déployé par l’Eglise catholique a été fermé, et à présent une association est menacée de dissolution. La guerre contre le « christianisme » en Algérie est lancée.
L’Église catholique en Algérie a annoncé début du mois d’octobre la fin des activités de Caritas, ses oeuvres de charité au profit des plus démunis et ses activités pour la promotion de la culture.
La fermeture « complète et définitive » est annoncée dans un communiqué de l’archevêché d’Alger signé par Paul Desfarges, archevêque émérite d’Alger et président.
La décision de mettre fin aux activités de Caritas Algérie a été prise par les autorités algériennes, selon l’agence Fides, l’organe d’information des Œuvres pontificales missionnaires du Vatican, qui indique que selon des sources locales, Caritas aurait fait l’objet de mesures restrictives « parce qu’elle était considérée comme une organisation non gouvernementale étrangère ».
Toutes les communications reçues du ministère de l’Intérieur contenaient des références génériques au fait que l’Église catholique « couvrait » une organisation non autorisée impliquée dans des activités « hors la loi », sans référence spécifique à des articles de loi qui auraient été violés, a indiqué l’agence.
« Les autorités algériennes n’ont jusqu’à présent pas pris en compte toutes les raisons objectives attestant de la nature singulière de Caritas en tant qu’organe caritatif de l’Église catholique, une nature qui la distingue substantiellement et “statutairement” des ONG, y compris celles engagées dans les domaines de l’assistance et du secours humanitaires », indique le communiqué annonçant la fermeture forcée de Caritas.
Une autre association est aussi menacée de dissolution (et elle le sera certainement comme toutes les autres qui ont fait les frais de la politique noire d’Abdelmadjid Tebboune depuis le Hirak) sous prétexte qu’elle propagerait le christianisme en Algérie.
L’association « Azday Adelsan N’Weqas » d’Aokas située à Béjaia a publié un communiqué rendant public les accusations des pouvoirs publics algériens.
« En date du 26 septembre 2022, un huissier de justice s’est présenté au Centre culturel Rahmani Slimane d’Aokas pour remettre la notification de dépôt de plainte contre Azday et l’informer par la même occasion de la date de son procès», indique le document.
Accusée de « se cacher derrière l’association pour la propagation du christianisme en distribuant des CD, des imprimés et dépliants dans les communes d’Aokas et Tizi N’berbe », l’association dément formellement en qualifiant ces accusations de « farfelues » et « injustifiées ».
« Les membres de l’association Azday Adelsan N’Weqas, fidèles à leur engagement au service de la culture, sont innocents de cette accusation fictive montée de toutes pièces et qui ne repose sur aucune preuve », lit-on dans le communiqué de l’association.
Pour sa défense, l’association Azday a informé que ses avocats plaideront devant le juge que depuis la création de l’association, cette dernière « n’a fait qu’inculquer dans l’esprit de ses adhérents et de la société en général cette envie de retourner dans le passé, la recherche et l’enseignement de Tamazight, le théâtre, la chorale, le chant, le dessin et la peinture. »
C’est donc des raisons purement religieuses et idéologiques qui ont poussé les autorités algériennes à lancer cette guerre contre le christianisme en visant d’abord les oeuvres de charité.
Le virage autoritaire que l’Algérie « nouvelle » a pris sous la direction du président Tebboune ne semble pas avoir de limites et s’attaque désormais aux libertés religieuses et va même jusqu’à fabriquer des fausses affaires et accusations pour servir son agenda.
hespress