Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a élaboré une étude sur la question de la santé mentale au niveau national, incluant un volet sur le suicide et les moyens de le prévenir. Elle a été présentée à l’occasion de la célébration par le Maroc, à l’instar des autres pays, de la journée internationale de la santé mentale.
Dans cette étude, le CESE a levé de nombreuses recommandations, notamment pour élaborer des politiques et des programmes publics de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux et des risques psychosociaux, adossés à des indicateurs chiffrés et mesurables et à des études d’impacts sanitaires et sociaux.
Il préconise aussi la révision du projet de loi 71.13 relatif à la lutte contre les troubles mentaux et à la protection des droits des personnes atteintes de ces troubles avant son adoption, en concertation avec les associations professionnelles et les syndicats des psychiatres, des psychologues, des infirmiers en psychiatrie, les associations d’usagers et la société civile.
Dans ses recommandation, le CESE souligne le renforcement des garanties juridiques et judiciaires des personnes atteintes de troubles mentaux, en vue de prendre en considération leur état de santé et de leur assurer une meilleure protection. Pour ce faire, il convient de faire évoluer le Code pénal et le Code de procédure pénale en tenant mieux compte des spécificités de la maladie mentale et des besoins des patients concernés, souligne le Conseil.
Agir sur les déterminants socioculturels de la santé mentale et psychique des individus (lutter contre les discriminations, les violences, le harcèlement, la précarité, l’isolement et la solitude) et détecter précocement les idées et comportements suicidaires chez les enfants et les jeunes, notamment dans les familles, les établissements scolaires et les prendre en charge est aussi recommandé par le CESE.
Appelle également à agir sur les risques psychosociaux dans le monde du travail en ratifiant la Convention 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement, en développant la médecine du travail au sein des entreprises, en faisant évoluer le Code du travail en matière de reconnaissance du harcèlement moral, en développant la liste des maladies professionnelles en y inscrivant les troubles psychiques et mentaux liés aux conditions de travail.
Le CESE recommande, par ailleurs, une amélioration de l’accessibilité à des soins psychiques et psychiatriques de qualité, en phase avec le développement des connaissances et des traitements et les besoins spécifiques des patients liés à leur âge, leur condition socio-économique, leur environnement et leurs vulnérabilités.
Il s’agit aussi de promouvoir le développement de la profession de psychologue, ce qui implique de définir pour les psychologues un statut juridique et fiscal clair et unique et qu’ils soient inscrits dans une liste officielle natinonale des psychologues.
Pour le CESE, il est important également de revoir et mettre à jour la Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP) concernant la prise en charge des troubles mentaux et la Tarification nationale de référence qui y est associée, en tenant compte des évolutions médicales de la prise en charge des troubles mentaux et en veillant à une tarification raisonnable.
yabi