Saccage de l’Institut français de Ouagadougou : Les acteurs culturels constatent les dégâts

Un peu plus de dix jours après le saccage des instituts français de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, une visite a été organisée ce mercredi sur les lieux dans la capitale, avec les acteurs culturels. Les artistes et les opérateurs culturels ont pu constater les dégâts subis par l’Institut français durant les manifestations du 1er octobre dernier, la journée du coup d’Etat du Capitaine Ibrahim Traoré.

Tout est sens dessus dessous à l’Institut français de Ouaga­dougou, après le passage des manifestants. «Faites très attention pour ne pas vous blesser», prévient le patron des lieux. Salle de projection, de spectacle, d’exposition ou la médiathèque… Tout a été mis à sac. Thierry Bambara est le Régisseur général de l’institut. «La bibliothèque adulte, le bas et le haut ont été touchés, le centre de langue a été saccagé, et à campus France, ils ont mis le feu à tous les dossiers des étudiants qui se retrouvent là-bas. Tous les ordinateurs ont été emportés ou brûlés. Ils ont saccagé le Petit Meliès, la salle de ciné.»

Directeur d’un festival dédié aux instruments à cordes, l’artiste Kantala se pose la question sur la tenue de cette première édition dans un tel contexte. «Ça fait des années qu’on collabore avec l’Institut français, voilà, c’est devenu comme notre propre maison. Nous-mêmes, on ne sait pas où nous mettre. En tout cas, c’est un gros coup dur.» Le saccage de l’Institut français reste une grosse perte pour les promoteurs culturels. Salif Sanfo, président de la plateforme des promoteurs culturels : «Je trouve ça désolant, qu’on soit pro-russe ou anti-russe, qu’on soit pro-français ou anti-français. Le Ccf a été et est pour le Burkina Faso, un symbole.

Le Fespaco est né ici. Ouaga hip-hop est né ici, Jazz à Ouaga est né ici. On est combien d’étudiants à être venus ici, dans cette bibliothèque, pour pouvoir faire nos travaux d’études et de recherche. Donc moi, je trouve vraiment que nous nous trompons de lutte.» Vu l’ampleur des dégâts, les artistes et promoteurs culturels se demandent bien pendant combien de temps ils seront privés de ce lieu de création et de diffusion culturelle.

Rfi

You may like