Chaque année, Octobre rose met l’accent sur le dépistage organisé du cancer du sein. L’occasion de rappeler les bons gestes, notamment la palpation.
- Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France. En moyenne, près de 60 000 nouveaux cas sont détectés chaque année. Diagnostiqué et traité précocement, il guérit dans neuf cas sur dix. Pour prendre en charge son cancer le plus rapidement possible, un maître-mot : le dépistage. Dans une émission de PuMS – Pour une meilleure santé – diffusée sur YouTube, le Pr Boris Hansel – professeur de médecine/praticien hospitalier – université de Paris / Hôpital Bichat – AP-HP – rappelle l’importance du dépistage du cancer du sein à l’occasion d’Octobre rose, le mois dédié à la prévention de ce cancer.
Les femmes entre 50 et 74 ans sont les principales concernées par le dépistage organisé. Dès l’entrée dans la cinquantaine (et tous les deux ans en l’absence de symptômes et de risque élevé), vous recevez chez vous une invitation au dépistage du cancer du sein à réaliser chez un radiologue agréé. Au programme : un examen clinique des seins et une mammographie de deux clichés par sein. Si cette mammographie est jugée normale, elle est systématiquement relue par un second radiologue expert. Ces examens sont entièrement gratuits pour la patiente et pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie sans aucune avance de frais.
Entre ces examens, prenez le temps de pratiquer l’autopalpation. Tout commence par une observation devant un miroir. Vérifiez que l’aspect de vos seins n’a rien d’anormal et soyez vigilante à la présence de crevasses, des rougeurs, à un changement de taille ou de forme, à la peau qui pèle, un écoulement de liquide ou de sang par le mamelon, etc.
C’est ensuite le moment de la palpation, pour cela palpez le sein opposé avec trois doigts en commençant par la partie externe et parcourez le sein en effectuant de petits cercles. Vous devez également être attentive à la possible présence d’une grosseur sous l’aisselle. Prenez le temps d’observer vos seins dans différentes positions (mains sur les hanches, bras levés ou le long du corps). Cette autopalpation prend quelques minutes, elle doit être réalisée une fois par mois et toujours à la même période. Évidemment, elle ne vous dispense pas d’une consultation annuelle chez un gynécologue ou son médecin généraliste. Ce dépistage clinique peut permettre d’identifier la présence d’une grosseur, une possible tumeur.
Un dépistage personnalisé
Ces recommandations sont celles de la population générale. Certaines femmes dites « à risque » doivent, elles, réaliser un dépistage personnalisé. En effet, celles qui ont un antécédent personnel de cancer du sein, une image anormale lors de la dernière mammographie, l’existence d’une néoplasie lobulaire ou d’une hyperplasie épithéliale atypique font l’objet d’une surveillance spécifique. Généralement, ces femmes doivent réaliser une mammographie annuelle.
Et pour les femmes avec un risque très élevé ? « Il est recommandé de proposer aux femmes atteintes de cancer du sein (ou de l’ovaire), à leurs apparentées au premier degré et à leurs nièces par un frère, une surveillance mammaire identique à celle réalisée chez les femmes ayant une mutation des gènes BRCA 1 ou 2 », souligne la Haute Autorité de santé. Dès l’âge de 20 ans, une surveillance clinique est alors organisée régulièrement.
En 2018, 12 146 femmes sont décédées d’un cancer du sein. Entre 1990 et 2018, ce chiffre a diminué de 1,3 % grâce à l’amélioration de la prise en charge thérapeutique et au dépistage précoce.
LEPOINT