Vladimir Poutine a prévu de reparler du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avec Emmanuel Macron, dont il a trouvé les propos « inacceptables ».
Le président russe Vladimir Poutine reste déterminé à jouer un rôle dans le conflit opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Nagorno-Karabakh (Haut-Karabakh). Et de ce fait, il surveille tout ce qui peut se dire à ce sujet et n’hésite pas à réagir. Vendredi 14 octobre, il a ainsi jugé que son homologue français Emmanuel Macron ne comprenait pas ce conflit, en réponse à des déclarations du président français qui a accusé Moscou de chercher à déstabiliser le Caucase.
« Je pense qu’il y a une absence de compréhension du déroulement du conflit dans ces déclarations, et visiblement d’informations de la France sur la position des parties », a affirmé le dirigeant russe, lors d’un sommet de pays d’ex-URSS au Kazakhstan. Il a ajouté que les propos de Macron étaient « incorrects » et « inacceptables », tout en affirmant qu’il reparlera du sujet avec le président français « si l’occasion se présente ».
Après la déclaration de Vladimir Poutine, l’Azerbaïdjan a directement réagi et a condamné les propos d’Emmanuel Macron. Dans un communiqué, la diplomatie azerbaïdjanaise a fustigé des déclarations « inacceptables et partiales » du président français.
Occupée en Ukraine, la Russie n’oublie pas son rôle médiateur dans ce conflit
L’Arménie, alliée de la Russie, et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle du Nagorno-Karabakh, une enclave séparatiste à majorité arménienne.
La dernière guerre, à l’automne 2020, a fait 6 500 morts et s’est achevé sur un cessez-le-feu sous médiation de la Russie, qui a déployé sur place un contingent de soldats de maintien de la paix. Mais ces derniers mois, l’Union européenne et les États-Unis ont pris initiative dans les pourparlers pour négocier un traité de paix, alors que Moscou est empêtré dans son intervention militaire en Ukraine.
Malgré ces tentatives de médiation occidentales, la situation reste instable. En septembre, au moins 286 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Vendredi, Vladimir Poutine a invité le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à une nouvelle rencontre commune en Russie, sans fixer pour l’heure de date concrète.
LEPOINT