Le muezzin de la mosquée centrale de Cologne a appelé, pour la première fois ce vendredi, à la prière suite à un accord trouvé entre l’Union turco-islamique (DITIB) et la ville. Selon la presse, le muezzin de la mosquée centrale de Cologne, située dans le quartier d’Ehrenfeld, peut désormais appeler à la prière en utilisant un haut-parleur pour «maximum de cinq minutes et avec un volume limité».
«L’appel public à la prière est un signe que les musulmans se sentent chez eux», déclare Abdurrahman Atasoy, de DITIB, se félicitant de l’accord conclu. «C’est une étape importante dans la perception de la communauté de la foi musulmane comme faisant partie de la société», a-t-il ajouté.
Deux petits haut-parleurs sont montés en haut de la grande porte en bois à l’entrée principale. Selon la ville, l’appel ne doit pas dépasser 60 décibels et donc ne sera probablement audible que jusqu’à la passerelle piétonne de la mosquée.
La ville de Cologne justifie le projet par la tolérance et le droit de pratiquer la religion. «L’islam fait partie intégrante de la société allemande depuis de nombreuses années», déclare la maire de Cologne Henriette Reker. «Lorsque nous entendons l’appel du muezzin en plus des cloches des églises de notre ville, cela montre que la diversité est valorisée et vécue à Cologne.»
Avant cela, le muezzin appelait à la prière du vendredi mais sans haut-parleur. En Allemagne, l’exemple suivi par la Cologne n’est pas nouveau, l’appel à la prière étant déjà autorisé à Krefeld, à Raunheim en Hesse ou à Oer-Erkenschwick à la limite nord de la région de la Ruhr.
Toutefois, le chercheur berlinois sur l’islamisme Ahmad Mansour craint des «conséquences fatales» de la réputation projetée à Cologne. «C’est une démonstration de la puissance de l’Islam politique», avance-t-il en pointant le DITIB comme «bras étendu de l’autorité religieuse turque à Ankara». Il rappelle que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait personnellement inauguré la mosquée centrale de Cologne.
yabi