Le Maroc a rappelé une première cargaison d’engrais destinée au Pérou suite au rétablissement des relations diplomatiques avec l’autro-proclamée république sahraouie (rasd) du polisario. La cargaison comprenait 50.000 tonnes d’engrais.
La décision de rappel de la cargaison intervient suite au rétablissement des relations diplomatiques entre le Pérou et la rasd sur une décision du président péruvien Pedro Castillo qui l’a annoncée sur Twitter, moins d’un mois après le retrait de cette même reconnaissance annoncée par son ministre des Affaires étrangères.
Au moment où le Pérou vit une crise agraire importante, le Maroc avait offert d’aider le pays en lui offrant 150.000 tonnes d’engrais. Un cadeau qui a d’abord été ignoré par les dirigeants péruviens et qui a provoqué une grave crise au Parlement lorsque le document a fuité.
Cependant, une fois que le Pérou a rétabli ses relations avec la milice séparatiste sahraouie non reconnue, Rabat a procédé au rappel de la première cargaison qui venait d’arriver dans un port péruvien.
« Un acte d’engagement a été signé, de bonne volonté, pour le soutien que le Maroc allait nous apporter face à la crise que ce gouvernement générait avec les achats ratés d’engrais », a déclaré le parlementaire José Cueto, dans une interview à un média local.
Et d’ajouter: « Le Maroc, qui est l’un des principaux producteurs proposés, a non seulement offert mais immédiatement exécuté l’expédition initiale de 150.000 tonnes d’urée, des engrais pour nous. La commande a été passée au Royaume du Maroc et il y avait un navire qui arrivait avec les 50.000 premières tonnes ».
Le membre du Congrès, issu du parti Rénovation Populaire, a affirmé qu’à présent, avec le rétablissement des relations avec la République sahraouie, son pays devait restituer les engrais envoyés par le Maroc en signe d’amitié et de solidarité.
Alors que le Maroc avait aussitôt expédié la première cargaison, le rétablissement des relations avec « cette République fantôme » est intervenu « quelques jours avant » la livraison et le Royaume a pris la décision de rappel, a déploré le député.
Ces relations diplomatiques avec la rasd « ont créé pour nous un grave conflit avec un autre pays ami et plusieurs pays du monde arabe », a-t-il encore soutenu.
« Personnellement, ce qui m’inquiète le plus en politique étrangère, et le bloc de la Rénovation populaire aussi, c’est la question de cette fameuse république sahraouie. Même l’ONU ne la reconnait pas, et nous malheureusement la politique étrangère avec cette république fantôme n’a absolument aucun avantage pour notre pays. De plus, cela nous a créé un grave conflit avec un autre pays ami et plusieurs pays du monde arabe, à commencer par le Maroc », a affirmé José Cueto.
Le politicien péruvien a estimé en outre que le ministre des Affaires étrangères César Landa Arroyo devait être censuré à cause de ce dossier car « c’est lui qui doit, dans son rôle de ministre, expliquer toutes ces choses » au président de la République , Pedro Castillo ».
Jeudi dernier, le Congrès (le Parlement péruvien) a approuvé une comparution du ministre César Landa Arroyo, pour répondre aux questions liées à la politique étrangère péruvienne et aux déclarations faites par le président Pedro Castillo.
Parmi les 31 questions sélectionnées dans la motion d’interpellation, le dossier des relations bilatérales avec le Maroc sera posée.
Pour rappel, Landa Arroyo avait déjà comparu pendant plusieurs heures devant la Commission des relations extérieures du Parlement pour répondre des déclarations de Pedro Castillo sur le rétablissement des relations avec la rasd, séance durant laquelle la cheffe de la Commission a été catégorique sur son désaccord avec la reconnaissance de « nomades installés dans des tentes en Algérie ».
hespress