Russie : 11 personnes tuées lors d’une fusillade pendant un entraînement militaire

FILE - Russian Army recruits hold their weapons during a military training at a firing range in Donetsk People's Republic controlled by Russia-backed separatists, eastern Ukraine, on Oct. 4, 2022. Russian Defense Minister Sergei Shoigu said that the military has recruited over 200,000 reservists as part of a partial mobilization launched two weeks ago. (AP Photo, File)

L’entraînement au tir ne s’est pas déroulé comme prévu. Samedi, une fusillade a éclaté au sein d’un terrain militaire russe situé dans la région de Belgorod, une zone frontalière de l’Ukraine. Au moins 11 personnes sont mortes et 15 autres ont été blessées, a précisé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, qui dénonce un «attentat» commis par deux «terroristes». Très vite, des photos ont été partagées sur les réseaux sociaux. Le camp serait situé à Soloti, dans le district de Valuyski, à seulement une vingtaine de kilomètres de l’Ukraine. On peut y voir des cibles d’exercice au loin contre un talus escarpé, des rondins de bois alignés contre une dalle de béton et les corps sans vie de plusieurs soldats russes fraîchement abattus.

«Lors de la conduite d’un entraînement au tir avec des personnes s’étant portées volontaires pour prendre part à l’opération militaire spéciale (en Ukraine), les terroristes ont ouvert le feu avec des armes automatiques sur les membres de l’unité», expose le ministère. «Lors de la fusillade, 11 personnes ont été mortellement blessées. Quinze autres ont reçu des blessures de gravité diverses et ont été conduites dans des établissements de santé où elles reçoivent les soins nécessaires», ajoute le ministère, qui précise que les deux assaillants ont été abattus lors d’un tir de riposte.

Aucune précision n’a été donnée sur l’identité des victimes ni sur les auteurs de la fusillade, qui appartiendraient à un pays membre de la Communauté des états indépendants et membres de l’ex-URSS. Dans une interview diffusée sur YouTube, Oleksiy Arestovych, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, affirme que les attaquants étaient «originaires du Tadjikistan», pays majoritairement musulman, et qu’ils avaient ouvert le feu «après une dispute au sujet de la religion».

La région de Belgorod sous les bombardements
Cette fusillade intervient en pleine mobilisation militaire en Russie, décrétée le 21 septembre après des revers de l’armée russe sur le front ukrainien. Début octobre, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a affirmé que plus de 200 000 personnes avaient été mobilisées en Russie depuis cette annonce. Des dizaines de milliers d’autres ont fui le pays pour éviter un enrôlement forcé.

Ces dernières années, les incidents armés dans les casernes russes ne sont plus des phénomènes isolés. Sur fond de bizutages, le problème mine depuis longtemps l’armée du Kremlin. Ces bizutages, parfois très violents, sont régulièrement la cause de suicides ou de meurtres chez les nouvelles recrues. En novembre 2020, un conscrit de 20 ans servant sur une base aérienne près de Voronej dans l’ouest du pays avait tué à la hache un officier avant de s’emparer de son arme de service pour tuer deux autres militaires. En octobre 2019, un jeune homme de 19 ans avait lui ouvert le feu alors qu’il prenait son tour de garde dans sa base militaire de Sibérie, tuant huit camarades dont deux officiers. Quelques semaines plus tard, il avait décrit dans une lettre son «enfer» et expliqué qu’il subissait des sévices réguliers.

L’«attentat» survenu ce samedi a eu lieu dans une région au contact de l’Ukraine et particulièrement éprouvée. Autour de Belgorod, les bombardements menés par l’armée de Kyiv se sont multipliés ces derniers jours. Samedi, le gouverneur local a annoncé qu’une frappe avait touché un dépôt de pétrole près de la capitale Belgorod. La veille, c’est une centrale électrique qui avait été visée, entraînant une importante panne de courant.

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