Si la France et quelques-uns de ses voisins sont presque revenus à leur espérance de vie pré-pandémique, les pays d’Europe de l’Est et les Etats-Unis continuaient à chuter en 2021, en raison notamment d’une mauvaise couverture vaccinale.
« La pandémie de Covid-19 a entraîné, à l’échelle mondiale, une augmentation de la mortalité et une diminution de l’espérance de vie sans précédent au cours des 70 dernières années », d’après les chercheurs.
“La pandémie de Covid-19 a déclenché une hausse sans précédent de la mortalité qui s’est traduite par des pertes d’espérance de vie dans le monde entier”, dépeignent les auteurs dans la publication, “à quelques exceptions près”. C’est même le “choc de mortalité le plus grave” à l’échelle du globe depuis la Seconde Guerre Mondiale, précisent-ils. En examinant les modifications de l’espérance de vie dans 29 pays depuis 2020 en fonction de l’âge et du sexe, les chercheurs démontrent des divergences importantes sur les impacts de la pandémie en 2021. “Alors que les pays d’Europe de l’Ouest ont connu des rebonds par rapport aux pertes d’espérance de vie de 2020, l’Europe de l’Est et les États-Unis ont enregistré des déficits d’espérance de vie importants et durables”, pointent-ils.
Bulgarie, Slovaquie et Etats-Unis perdent le plus en espérance de vie
Sur le podium figurent la Bulgarie, qui a perdu 43 mois d’espérance de vie entre 2019 et 2021, suivie par la Slovaquie (-33 mois) et les Etats-Unis (-28 mois). A la différence des deux premiers pays dont la chute s’est poursuivie en 2021, la puissance d’Amérique du Nord a majoritairement perdu en 2020, avec un net ralentissement en 2021. “La crise du Covid-19 a déclenché un choc de mortalité qui s’est traduit par des baisses d’espérance de vie en 2020 d’une ampleur jamais observée dans l’histoire récente des pays à haut revenu”, observent les chercheurs.
La France retrouve quasiment son espérance de vie pré-pandémique
Quant à la France, elle figure aux côtés de la Belgique et de la Suisse parmi les 13 pays ayant partiellement ou totalement rebondi, avec une perte d’espérance de vie de 6 mois en 2020, quasiment compensée en 2021. Un rebond “principalement ou uniquement en raison de la normalisation de la mortalité au sein de la population âgée”, tout en “évitant le déplacement de la charge de mortalité vers les plus jeunes, comme cela a été le cas dans d’autres pays en 2021”, précisent les scientifiques. En France, comme dans 19 autres pays d’Europe ainsi que le Chili, c’est en effet la surmortalité des 60 ans et plus qui “a été le principal ou l’unique contributeur à ces pertes”.
L’importance de la vaccination