Sciences et Avenir a parcouru les allées du Mondial de l’Auto qui se tient du 17 au 23 octobre 2022. Entre constructeurs français visant l’électrification et homologues asiatiques ayant déjà tout misé dessus, la voie de l’hydrogène n’a pas dit son dernier mot.
Bienvenue en 2022. L’échéance est sur toutes les lèvres : en 2035, plus aucun véhicule thermique neuf ne pourra être vendu. La transition est en marche. Les constructeurs français amorcent le tournant. Peugeot avec la 408 hybride, Renault qui fait revivre R4 et R5 aux parfums électriques, DS qui veut accélérer plus vite encore la marche vers l’électrification, ou encore Alpine, qui présente sa berlinette « rétrofittée » en tout électrique. Face à eux ? Seuls des constructeurs chinois et vietnamien sont présents à Paris. Hybride, hybride rechargeable, tout électrique : voilà le paysage du Mondial de l’auto 2022.
Mais il est aussi des projets, encore très spéculatifs, qui tentent d’attirer la lumière à eux, vers une voie alternative : l’hydrogène. La « solution hydrogène », Sciences et Avenir en a fait la « une » de son numéro 889 de mars 2021. Production, stockage, distribution, nos lecteurs fidèles n’ignorent rien de ses promesses et de ses limites.
Les trois trublions de l’hydrogène
En déambulant dans les allées du Mondial de l’Auto, force est de constater que dans une ambiance de transition électrique, trois acteurs français jouent les trublions avec cette source d’énergie. Aujourd’hui, en France, seuls le sud-coréen Hyundai (Nexo) et le japonais Toyota (Mirai), proposent des véhicules à hydrogène, avec des ventes confidentielles. Mais tous les deux sont absents du Mondial. La voie est donc libre à ces trois autres visions d’un futur du véhicule à hydrogène.
Alpine
Concept car Alpine Mondial de l’Auto 2022.
Le plus beau « concept-car » du salon est l’Alpenglow. Une supercar tout d’abord vouée à définir les codes de la marque pour les prochaines années. Inspirée des implications du constructeur en compétition – aussi bien aux 24h du Mans qu’en Formule 1 – l’exercice est avant tout esthétique. A priori, pas question de le transposer dans une voiture de route produite industriellement. D’ailleurs, le prototype de berlinette électrique présenté juste à côté repose sur une solution classique de moteur électrique et de batteries. Il n’empêche, pour la première fois, un constructeur français imagine un véhicule bâti autour de la problématique d’intégration d’un réservoir d’hydrogène.
- Hopium
Hopium au Mondial de l’Auto 2022.
C’est le stand le plus insolite du Mondial. On ne pourrait faire plus minimaliste. Un sol blanc, une seule estrade, une seule voiture. Une berline, la Machina de Hopium. Elle devrait être entièrement fabriquée en France, à Vernon (Eure), avec deux lignes de production affichant une capacité de 10.000 exemplaires chacune. A la tête du projet, le pilote français Olivier Lombard, qui a conduit un prototype de véhicule à hydrogène aux 24 heures du Mans. Une berline haut de gamme, vendue 120.000 euros, avec la promesse d’une autonomie de 1000 kilomètres, fruit d’une start-up cotée en bourse.
- NamX
Concept car Alpine Mondial de l’Auto 2022.
Un SUV à l’allure très moderne, dessiné avec Pininfarina, dont le secret se révèle à l’arrière de l’automobile : en plus d’un réservoir à hydrogène intégré au véhicule (500 km d’autonomie), six capsules de recharge. Chacune, d’un poids d’une douzaine de kilogrammes, renferme 500 grammes d’hydrogène. Le constructeur franco-marocain imagine ainsi une nouvelle forme de recharge. D’un côté les rares pompes à hydrogène, de l’autre, des cartouches que l’on pourrait échanger ponctuellement. Que ce soit dans une station-service ou un supermarché. Chacune offrant 50 km d’autonomie supplémentaire. Plus qu’un véhicule, c’est donc un écosystème de recharge universel qu’imagine NamX.
sciencesetavenir