Crise énergétique: l’Europe appelle les Etats membres à être « prêts » à arrêter le minage de cryptos

A technician inspects the backside of bitcoin mining at Bitfarms in Saint Hyacinthe, Quebec on March 19, 2018. - Bitcoin is a cryptocurrency and worldwide payment system. It is the first decentralized digital currency, as the system works based on the blockchain technology without a central bank or single administrator. (Photo by Lars Hagberg / AFP)
  • Saluant le passage d’Ethereum vers un fonctionnement plus respectueux de l’environnement, la Commission européenne se montre très critique vis-à-vis du fonctionnement de la blockchain Bitcoin.
La guerre entre les deux blockchains Bitcoin et Ethereum ne fait que commencer. D’un côté, la blockchain Bitcoin se sécurise grâce à un fonctionnement dit de « preuve de travail » (ou PoW pour « proof of work ») (aussi appelé minage), mais ce processus consomme beaucoup d’énergie. De l’autre, depuis le 15 septembre, la blockchain Ethereum est passée à un fonctionnement dit de « preuve d’enjeu » (ou PoS pour « proof of stake ») qui lui a permis de réduire de 99 % sa consommation d’énergie. De nombreux acteurs ont salué le passage d’Ethereum en preuve d’enjeu, y compris certains que l’on attendait moins sur ce créneau. « Je me réjouis du passage d’Ethereum au proof of stake bien moins consommateur d’énergie », a déclaré lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dans nos colonnes.
La Chine compte parmi les pays les plus importants en matière de minage de bitcoins.

La Chine compte parmi les pays les plus importants en matière de minage de bitcoins.

Un label d’efficacité énergétique pour les blockchains

L’Europe aussi réfléchit au fonctionnement de ces deux blockchains. Mardi, la Commission européenne a présenté un plan d’action qui réfléchit à la transition numérique du secteur de l’énergie. Parmi ses propositions, figure celle de contrôler la consommation d’énergie de certains secteurs du numérique, appelant à la création d’un « label d’efficacité énergétique pour les chaînes de blocs ».

Si l’institution n’en dit pas plus sur ce fameux label, elle a donné quelques précisions sur sa vision de l’écosystème crypto. Se basant sur les derniers chiffres de l’Université de Cambridge, la Commission européenne précise que la consommation d’énergie liée aux cryptomonnaies a « plus ou moins doublé par rapport à il y a deux ans, pour atteindre environ 0,4 % de la consommation mondiale d’électricité ».

Le proof of work « relativement dépassé »

Dans ce contexte, « il faut veiller à n’utiliser que les versions les plus économes en énergie de la technologie. La majeure partie de la consommation d’énergie est liée au mécanisme de consensus proof of work, relativement dépassé, qui est néanmoins utilisé par la crypto-monnaie la plus populaire (Bitcoin) », souligne le document.

Le document rappelle en outre que la règlementation MiCa obligera les acteurs du marché à être plus transparent sur leur empreinte environnementale.

« Étant donné que l’Europe ne représente actuellement qu’environ 10% des activités d’extraction de « preuve de travail » dans le monde, une coopération internationale est nécessaire pour résoudre le problème de la forte consommation d’énergie de l’extraction de « preuve de travail », souligne le document.

« Prêts à arrêter le minage »

Face à la crise énergétique actuelle, la Commission européenne invite les Etats membres « à mettre en œuvre des mesures ciblées et proportionnées pour réduire la consommation d’électricité des mineurs de crypto-actifs ». En outre, elle précise qu’en « cas de nécessité de délestage des systèmes électriques, les États membres doivent également être prêts à arrêter le minage de crypto-actifs ».

D’ici 2025, la Commission européenne entend sortir un rapport sur l’impact environnemental des acteurs crypto.

« Ce rapport comprendra également une évaluation des options politiques visant à atténuer les effets négatifs sur le climat des technologies utilisées sur le marché des crypto-actifs, en particulier en ce qui concerne les mécanismes de consensus », souligne le document.

Alors que la Commission européenne a salué le passage en « preuve de travail » de la blockchain Ethereum, l’institution indique qu’elle entend promouvoir des « mécanismes de consensus respectueux de l’environnement par l’intermédiaire de l’infrastructure européenne de services blockchain ».

BMFTV

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