Le leader du streaming, qui a pris des mesures fortes après son recul historique du premier semestre, compte à présent 223 millions de comptes dans le monde.
Le chiffre est au-delà des attentes de Netflix. Après avoir encaissé un recul historique au premier semestre de l’année, le leader du streaming avait promis un rebond en tablant sur un million d’abonnés supplémentaires dans le monde. Au final, ce sont quelque 2,4 millions de nouveaux clients qui ont rejoint la plate-forme américaine au troisième trimestre.
En tout, d’après son communiqué de résultats publié mardi 18 octobre, Netflix compte désormais 223 millions d’abonnés payants, battant donc son record de fin 2021 (221,8 millions), fruit de deux années de pandémie ultra-favorables aux services de divertissement en ligne.
« Dieu merci, nous en avons fini avec les trimestres à la baisse », s’est exclamé le cofondateur de Netflix, Reed Hastings, lors d’une visioconférence, mardi. « Nous devons continuer sur cet élan », a-t-il ajouté.
L’entreprise avait accusé le coup, début 2022, en voyant son nombre d’abonnés baisser de près de 1,2 million sur six mois. Ce nouveau chiffre permet à Netflix de reprendre – au moins temporairement – la place de plus grand service de streaming vidéo au monde. Disney l’avait éclipsé en août en annonçant compter 221 millions d’abonnés, un nombre qui sera mis à jour le 8 novembre lors de la publication de ses résultats estivaux.
« Après un premier semestre difficile, nous pensons être sur le chemin d’une croissance à nouveau accélérée. La recette, c’est de faire plaisir à nos membres », a assuré le groupe californien.
4,5 millions d’abonnés de plus prévus avec le nouvel abonnement
Pour le trimestre en cours, Netflix peut compter sur le retour de séries plébiscitées comme Emily in Paris ou The Crown, mais aussi sur le lancement, en novembre, aux Etats-Unis et sur onze autres marchés, d’un nouvel abonnement mensuel moins cher, mais avec publicité. Netflix a longtemps refusé cette solution moins prestigieuse, mais la plate-forme espère désormais attirer de nouveaux consommateurs et engranger des revenus supplémentaires avec ce moyen.
Cette nouvelle offre coûtera 6,99 dollars par mois aux Etats-Unis (5,99 euros en France pour le tarif « Essentiel » avec pub) et comportera des annonces de 15 à 30 secondes, diffusées au début et au milieu des programmes. Cela correspond à moins de la moitié du prix du forfait sans interruption publicitaire, de 15,50 dollars.
Le groupe californien a assuré, la semaine dernière, que les annonceurs – qui vont des marques de voiture et de luxe aux voyagistes – étaient au rendez-vous. « Nous avons quasiment vendu tout notre inventaire pour le lancement », a déclaré Jeremi Gorman, la directrice de la publicité, lors d’une conférence de presse. « Nous sommes obligés de refuser du monde en ce moment », a abondé Greg Peters, le directeur des opérations, précisant que Netflix et Microsoft, son partenaire technologique pour la publicité, allaient devoir recruter de nouveaux employés pour faire face à la demande.
Netflix prévoit que ce nouvel abonnement lui apportera 4,5 millions d’abonnements supplémentaires au cours du quatrième trimestre, et parie désormais sur plus de 227,5 millions d’abonnés au total d’ici à la fin de l’année.
« Toutes les planètes s’alignent »
La plate-forme s’est aussi félicitée que ses utilisateurs passent plus de temps sur son service que ceux de ses concurrents. « Aux Etats-Unis, les comptes Netflix représentent 7,6 % du temps passé à regarder la télévision », note le communiqué, citant des chiffres du cabinet d’études Nielsen. D’après ce dernier, en août et aux Etats-Unis, les comptes Netflix représentaient le même pourcentage de temps passé à regarder la télévision que YouTube, largement devant Amazon Prime Video (2,9 %) et Disney + (1,9 %).
Les résultats financiers de Netflix ont aussi dépassé les attentes, notamment le bénéfice net de 1,4 milliard de dollars (somme équivalente en euros) pour la période de juin à septembre, au lieu des 966 millions de dollars escomptés par les analystes. Le chiffre d’affaires est ressorti à 7,9 milliards de dollars. Son titre bondissait d’environ 14 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse de New York. « Toutes les planètes s’alignent pour nous », s’est encore réjoui Reed Hastings.
Au printemps, après l’annonce de sa première perte d’abonnés depuis dix ans, Netflix, vétéran du secteur, avait pris diverses mesures pour inverser la tendance. Outre la décision d’ajouter une offre avec publicité, le groupe avait indiqué qu’il allait resserrer la vis du côté des partages d’identifiants et de mots de passe, qui permettent à de nombreuses personnes d’accéder aux contenus de la plate-forme sans payer. En guise de première étape, l’entreprise a présenté lundi un nouvel outil pour que les utilisateurs qui partagent un compte puissent transférer leur profil (avec leurs préférences et leur historique) quand ils souscrivent finalement à leur propre abonnement.
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