Profitant de la célébration de l’An Un, le PPA-CI a annoncé dans la foulée la candidature de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, contre toute attente, pour l’élection présidentielle de 2025.
Plus de temps à perdre pour Laurent Gbagbo. Comme il l’avait dit dès son retour en Côte d’Ivoire, en juin 2021, il ne prendra pas de sitôt sa retraite politique. Bien au contraire! Tout en organisant son parti, le Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), il ambitionne à nouveau gouverner son pays. Une revanche, sûrement, qu’il veut prendre sur l’histoire, après un mandat perturbé par une rébellion en 2002, deux ans après sa prise de pouvoir dans des conditions difficiles. En face, il trouvera sûrement Henri Konan Bédié, qui, dépossédé du pouvoir en 1999, rumine sa vengeance, et Alassane Ouattara, son éternel rival, au pouvoir depuis 2011. Un scénario pas loin de celui de 2010 pourrait se présenter.
En désignant Laurent Gbagbo comme son candidat, le PPA-CI répond indirectement au Président de la République Alassane Ouattara, qui lui accordait une grâce présidentielle là où il s’attendait à une amnistie. Déjà, en 2020, Laurent Gbagbo avait été retiré de la liste électorale. Une grâce présidentielle compromet également sa candidature à l’élection présidentielle. L’espace politique ivoirien s’annonce houleux à un an des élections locales, véritable test après l’élection présidentielle de 2010 et annonciateur de ce que pourrait être l’élection présidentielle de 2025.
Comme en 2010, la tension pourrait alors être très vive entre les trois gros poids de la politique ivoirienne, qui auront réussir à convaincre leurs partisans d’être les seuls à pouvoir porter les projets politiques de leurs partis respectifs. Mais, notent des observateurs politiques, rien n’est pour l’heure certain. Une révision à la baisse de l’âge pour être candidat à l’élection présidentielle n’est pas à écarter. En début d’année 2022, une proposition de loi avait à cet effet été déposée au Parlement ivoirien par un député, avant d’être retirée. Toutefois, tant au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qu’au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), des voix se font entendre en faveur d’un passage de flambeau à une autre génération, moins âgée, afin de sortir des clivages qui perdurent depuis 1993, date du décès du Président Félix Houphouët-Boigny.
jounaldumali