Le service pédiatrie de l’hôpital La Timone à Marseille donne l’alerte face au manque de moyens des soignants alors que l’épidémie de bronchiolite fait son grand retour.
Près de 40.000 soignants ont écrit vendredi à l’Élysée pour alerter sur la situation en pédiatrie alors que la bronchiolite fait son grand retour. A Marseille, le service pédiatrie de l’hôpital de la Timone craint que la situation se détériore.
Ce dimanche, le ministère de la Santé, François Braun a annoncé sur BFMTV débloquer un plan de 150 millions d’euros. Il va par ailleurs organiser des assises de la pédiatrie.
Depuis plusieurs semaines, les urgences pédiatriques à Marseille enregistrent une nette augmentation des admissions d’enfants de moins de 2 ans. La raison est la bronchiolite, particulièrement précoce cette année.
« On va arriver à saturation »
Une épidémie qui fragilise une nouvelle fois les hôpitaux sur l’ensemble du territoire. Alors pour éviter la saturation, une dizaine d’enfants d’Île-de-France ont été transférés vers les hôpitaux d’Amiens et de Rouen.
A la Timone à Marseille, on s’inquiète déjà. Le professeur Jean-Luc Jouve, chef du service chirurgie pédiatrique de l’hôpital explique: « Ce qui se passe à Paris va arriver chez nous entre 15 jours et trois semaines, d’où notre crainte car là on est pratiquement plein. On se dit que si le pic continue à monter, on va arriver à saturation ».
Une épidémie de bronchiolite qui vient s’ajouter à une forte tension hospitalière. Fatiguée, Muriel Le Maître, infirmière, a enchaîné des horaires de nuit après une journée de travail en raison d’un manque d’effectif. « Le fait qu’on fasse des heures supplémentaires n’assure pas qu’on soit en effectif pendant nos vacations. C’est vraiment difficile à tous les niveaux », confie-t-elle.
15% des lits fermés
Dans le service, 15% des lits sont fermés. « C’est un exemple désespérant », constate le chef du service immunologie, oncologie pédiatrique de l’hôpital, Hervé Chambost.
Alors certains traitements allant jusqu’à la chimiothérapie doivent être repoussés. Le professeur Hervé Chambost, raconte: « Nous n’avons pas de difficulté à offrir des postes, mais à trouver des effectifs infirmiers. Il y a tout un plan d’attractivité à mettre en place pour que la qualité de vie au travail et les conditions d’organisations au travail rendent la vie à l’hôpital agréable à ces soignants ».
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Dans ce contexte, les professionnels de santé demandent de prioriser et de n’amener les enfants à l’hôpital qu’en cas d’urgence. Ils recommandent aussi les gestes barrières comme le port du masque et le lavage des mains.
bmftv