Avec Xi Jinping, la « poutinisation » du pouvoir en Chine

Xi Jinping obtient un troisième mandat de président de la République populaire. Le 20e congrès du Parti communiste chinois (PCC), qui a entériné ce maintien à la tête du pays, a été l’occasion pour Xi Jinping de positionner ses alliés au sein du Comité permanent, le plus haut échelon du pouvoir.

C’est très clairement un avertissement aux Américains et aux Occidentaux par rapport à la question de Taïwan, mais aussi par rapport au contentieux dans le sud de la mer de Chine. Ce sont vraiment les deux sujets d’achoppement.

Sans oublier également un troisième front, celui qui oppose la Chine à l’Inde dans la région de l’Himalaya, où il y a là aussi des contentieux frontaliers très importants et très anciens qui opposent les deux pays. Donc, en fait, sans grande surprise, Xi Jinping rappelle sa priorité en matière de politique étrangère, donc son attachement à la souveraineté de la Chine et à ses prétentions souverainistes, précisément dans ces régions disputées du sud de la mer de Chine, de Taïwan et de l’Himalaya pour l’essentiel.

DW : Qu’est ce que la reconduction de Xi Jinping à son troisième mandat évoque selon vous?
Ça évoque en quelque sorte une sorte de « poutinisation » du régime chinois, c’est-à-dire une confiscation de toute possibilité d’évolution démocratique du régime. Cela évoque aussi la destruction de toute forme de contre-pouvoir au sein même du Politbüro.

DW : Et comment expliquez-vous la scène, donc où Hu Jintao est escorté vers la sortie pendant cette cérémonie?
Ça reste à mon avis assez ambigu encore à ce jour. Peut-être qu’on aura une explication rationnelle, mais paradoxalement, je n’y vois pas une mise en scène organisée par Xi Jinping lui même. Je peux me tromper, évidemment, mais j’y vois davantage, en fait, un signe de protestation de Hu Jintao qui n’a pas pu voter contre Xi Jinping.

En revanche, en signe de protestation, il le fait en votant avec ses pieds, c’est-à-dire en quittant délibérément le Congrès. Et par là même, dans tous les cas de figure, que ce soit organisé par Xi Jinping ou par Hu Jintao lui même, c’est un dissensus dans le consensus chinois, c’est-à-dire que c’est vraiment un événement qui, en soi, peut être annonciateur d’une contestation beaucoup plus forte dans les mois ou les années à venir.

dw

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