Une neuroprothèse rend l’usage de leurs mains à des tétraplégiques

Grâce à un dispositif basé sur deux électrodes enroulées autour des nerfs de leurs bras, deux tétraplégiques ont pu à nouveau saisir des objets du quotidien tels qu’une canette ou une plaquette de chocolat.

Dispositif Agilis
Le patient active le boitier de contrôle (allumé en vert) par un mouvement de son épaule valide, pour pouvoir ouvrir et fermer sa main paralysée et saisir des objets.

Deux patients tétraplégiques ont pu retrouver un usage fonctionnel de leurs mains grâce à une nouvelle neuroprothèse, d’après des travaux publiés dans la revue Scientific Reports. Implantées au-dessus du coude et commandées par un stimulateur externe, deux électrodes leur ont permis de saisir des objets, et ainsi retrouver un peu d’autonomie pendant les 30 jours que duraient l’expérience.

Des électrodes enroulées autour des nerfs du bras
“Le défi scientifique et technique consistait à activer de façon sélective des combinaisons de huit muscles de l’avant-bras et de la main avec seulement deux électrodes”, résume Christine Azevedo, directrice de recherche Inria, dont l’équipe participe à ce projet nommé AGILIS. Pour réussir cette prouesse, les électrodes choisies étaient multipolaires, c’est-à-dire qu’elles disposaient de plusieurs points de contact qui pouvaient chacun être activé indépendamment des autres. Lors d’une chirurgie pratiquée par le Dr Teissier à la clinique St Jean Orthosud (Montpellier), les électrodes ont été enroulées autour des nerfs médian et radial au-dessus du coude, afin de stimuler des fibres nerveuses différentes en fonction des points de contact choisis, et activaient ainsi des groupes de muscles de façon sélective.

Une technique qui comble les lacunes d’une solution précédemment commercialisée, le Freehand (société Neurocontrol), pour lequel une électrode était implantée sur chaque muscle de l’avant-bras à activer. “Chacune des électrodes était cousue à l’enveloppe musculaire, ce qui supposait une chirurgie de longue durée avec un risque de rejet après quelques années et donc d’infection majeur”, explique le médecin-chef Charles Fattal, qui a participé aux deux projets. Beaucoup de risques et d’efforts pour un bénéfice relatif, puisqu’à la fin les patients préféraient souvent la maniabilité et le confort de leur chaise roulante à leurs hésitants progrès sur la marche.

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