Sénégal: Agnès Callamard d’Amnesty international questionne les autorités sur les violences de 2021

A demonstrator holds a Senegalese flag as he kneels in front of a burning car during protests against the arrest of opposition leader and former presidential candidate Ousmane Sonko, Senegal, Monday, March 8, 2021. Senegalese authorities have freed opposition leader Ousmane Sonko while he awaits trial on charges of rape and making death threats. The case already has sparked deadly protests threatening to erode Senegal's reputation as one of West Africa’s most stable democracies. That's because Sonko's supporters are accusing President Macky Sall of pursuing the criminal charges to derail the opposition figure's prospects in the upcoming 2024 election. (AP Photo/Leo Correa)

La secrétaire générale d’Amnesty International a achevé hier, vendredi 28 ocrobre, sa visite en Afrique de l’Ouest. Agnès Callamard s’est notamment entretenue avec les autorités sénégalaises sur la liberté de manifester, l’usage excessif de la force, la liberté d’expression ou la protection des enfants talibés. Elle a aussi soulevé la question de la justice après les émeutes de mars 2021.

En mars 2021, au Sénégal, au moins 13 personnes avaient été tuées lors de violentes manifestations à travers le pays. Des émeutes qui avaient suivi l’arrestation d’Ousmane Sonko et durement réprimées. Dans un rapport de mars 2022, Amnesty dénonçait un « Recours excessif à la force » : « Les forces de sécurité ont tué 14 personnes dont 3 enfants quand elles ont tiré à balles réelles pour disperser des manifestations (…) à Dakar, Bignona, Kaolack et Diaobé » , écrit l’organisation, qui soulignait qu’un an après, la commission d’enquête indépendante annoncée par le gouvernement n’a pas été mise sur pied. Et depuis, toujours rien : aucune information n’a été rendue publique sur les poursuites annoncées par les autorités.

Plus d’un an et demi après, y a-t-il un espoir que justice soit rendue pour les familles des victimes ? Au micro de notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac, Agnès Callamard dit avoir questionné les autorités. « Nous en avons discuté avec les autorités qui ne nous ont pas donné beaucoup d’informations indiquant que ces enquêtes vont aboutir à un procès. Il faut quand même rappeler que ces morts de civils sont quand même un phénomène extraordinaire au Sénégal, ça faisait des années qu’on n’avait pas vu de telles violences commises contre les civils… Les familles attendent toujours des réponses et à l’heure actuelle on n’a aucune indication que les enquêtes progressent ou vont aboutir à quoi que ce soit. »

On garde espoir, conclut Agnès mais on n’a aucune certitude d’avoir des réponses, conclut Agnès Callamard.

RFI

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