Madagascar: un voyage au coeur de la forêt Tanala avec l’écrivain Hery Mahavanona

À Madagascar, « La nage du porteur de feu », c’est le titre du dernier ouvrage du poète et nouvelliste malgache Hery Mahavanona. Cet écrivain aux vies multiples, général retraité de l’armée de l’air et ancien directeur des aéroports de Madagascar, présente en ce moment à Antananarivo, à l’Institut français, ce recueil de nouvelles. Treize nouvelles qui permettent un voyage dans le pays enclavé des Tanala, peuple forestier du sud-est de Madagascar et terre natale de l’auteur.

« Moi, je ne suis qu’un porteur de feu », écrit Hery Mahavanona en exergue de la nouvelle éponyme. Un texte qui transporte le lecteur en 1947. Dans cette région, Tanala, l’un des points de départ de l’insurrection malgache contre les colons français, le narrateur doit transmettre coûte que coûte un message aux rebelles, de l’autre côté du fleuve. Hery Mahavanona explique :

Chez nous, la nage du porteur de feu, c’est une nage qui consiste à lever un bras et ne jamais le mouiller en traversant la rivière, parce qu’en principe, on doit porter un tison de feu qu’on ne doit pas laisser tomber dans l’eau. Donc, c’est un peu une métaphore pour parler de tout ce qu’on doit faire malgré toutes les difficultés
.
Un voyage au cœur de la forêt protectrice et dans le quotidien des Tanala, isolés du reste de l’île.

C’est un peuple qui a une organisation traditionnelle bien assise mais actuellement, il y a des failles dans cette organisation. Les jeunes commencent à contester les vieux. Les vieux aussi se laissent un peu aller. Les nouvelles sont en rapport avec tout cela. Je ne porte pas de jugement mais je fais un constat. C’est une région un peu délaissée et en retard par rapport aux autres en matière de routes, de communications, de télécommunications, de santé. Tout est encore à faire. Donc, je pense que j’ai un rôle à jouer au-delà d’écrire des poèmes ou des nouvelles. Quand on parle de l’Ikongo

malheureusement ces derniers temps, c’est plutôt en mal et même avant, on ne parlait jamais de l’Ikongo. Nous sommes tellement enclavés que nous vivons sur nous-mêmes et pour moi, c’est l’occasion de mettre en exergue ce pays.
Une région que Hery Mahavanona célèbre, redécouvre sans cesse et fait connaître à travers le regard de l’écrivain, celui de l’enfant du pays, mais aussi avec l’œil du militaire.

rfi

You may like