L’opération de libération de Kherson va durer jusqu’à fin novembre, selon les pronostics du chef de la direction principale du renseignement du ministère de la Défense ukrainien, Kyrylo Budanov. Après avoir libéré plusieurs villages dans le sud du pays, les forces armées ukrainiennes rencontrent de la résistance dans leur progression vers Kherson. Nos envoyés spéciaux ont rencontré des militaires qui combattent sur ce front.
Quelques heures de repos dans son unité, dans un village libéré le mois dernier, avant de retourner sur le front. Tel est le programme d’Evguen, de la 60ᵉ brigade, garagiste dans le civil, mobilisé dans les premiers jours de la guerre.
C’est plus compliqué qu’on ne l’aurait voulu, mais on ne s’attendait pas vraiment à ce qu’ils s’enfuient en courant et en laissent tout derrière eux. Il faut se battre pour chaque village, chaque bout de champ. Le terrain est difficile : c’est de la steppe et quand les gens partent à l’assaut, ils sont à découvert. Mais ça n’est pas grave, on y arrivera, c’est une question de temps.
L’objectif reste de reprendre Kherson. L’administration d’occupation russe a juré d’en faire une « forteresse » et a évacué une partie des civils sur l’autre rive du Dniepr. Pour cet officier venu faire réparer sa voiture dans une ville voisine, cela compliquera la tâche des forces armées ukrainiennes
Ils ont fait exprès d’emmener les gens sur l’autre rive de Kherson, parce qu’ils vont leur servir de bouclier. C’est leur stratégie militaire. Et après, ils vont raconter qu’on tire sur nos gens. Comme à Enerhodar : ils ont pris la centrale nucléaire et se permettent tout parce qu’ils savent qu’on ne tirera pas dessus.
Les deux militaires ne se font pas d’illusion : la bataille sera encore longue et elle cause, disent-ils, d’importantes pertes dans les deux camps.
rfi