L’accès au foncier par les jeunes en Afrique au menu d’une conférence internationale

La troisième édition de la Conférence Internationale sur la Gouvernance Foncière au profit des jeunes en Afrique (CIGOFA), s’est tenue ce mardi 1er novembre 2022, à Dakar, avec le thème « Accès des jeunes à la terre pour la paix et la sécurité en Afrique ». À travers cette conférence annuelle internationale, le Youth initiative for land in Africa (YILAA) entend mettre une plateforme pour engager les jeunes du continent à échanger des connaissances sur des questions liées à la gouvernance foncière en Afrique.

« On a constaté que les jeunes n’ont pas accès à l’information, surtout l’information foncière et il faudra pour eux d’avoir accès à cette information sur le marché foncier. C’est pourquoi nous avons créé un espace d’échange pour que les jeunes puissent s’exprimer, partager leurs difficultés d’accès à la terre en termes d’héritage, de location et de bail, pour qu’on puisse accentuer les décisions », a déclaré le Directeur exécutif de YILAA, Innocent Antoine Houedji.

En plus, dit-il, « c’est pour pouvoir aider à collecter des informations. Les gouvernants ont besoin de ces données pour la prise de bonnes décisions en faveur de cette génération qui constitue l’avenir de l’Afrique ».

Pour le manque de données sur les questions foncières, YILAA envisage de mettre en place un outil pour collecter des données. « Nous allons mettre en place un programme dénommé « Data for your Land Access », qui permet de collecter de données, de les traiter et de les analyser pour sortir des chiffres », a indiqué M. Houedji.

Pour sa part, Amadou Kanouté demande l’accompagnement des jeunes et femmes qui veulent exploiter la terre.

« L’idée est de faire en sorte que les jeunes qui ont pris conscience que la terre doive leur revenir, les femmes qui ont pris conscience qu’elles ont une place dans l’exploitation des terres qu’on puisse les accompagner, les encadrer leur donner la terre pour qu’ils puissent la développer », a dit M. Kanouté, également directeur exécutif de CICODEV Afrique (Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement)

D’ailleurs, il plaide pour que l’Etat et les collectivités territoriales mettent en place des « politiques chiffrées, bien budgétisées adéquatement ressourcées pour permettre aux jeunes d’être de fiers cultivateurs et paysans ».

De son côté, la représentante de l’UEMOA indique que l’agriculture est un des moteurs de l’économie qui devrait prendre en compte l’accès de la terre aux jeunes ».

« Cet accès de la terre aux jeunes a été évoqué à la commission de l’UEMOA depuis 2001 dans la politique agricole de l’union. Mais aussi dans le projet d’appui à la création de l’environnement foncier favorable au développement du secteur agricole que nous avons adopté au niveau de la commission de l’UEMOA et qui a même débouché sur un chantier sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, qui prend en compte toutes les questions liées au climat et au renforcement de capacité des jeunes en matière de foncier rural », a soutenu Mme Aissa Kabo Sidikou, représentant résident UEMOA.

La conférence internationale des jeunes sur la gouvernance foncière se poursuit jusqu’au 4 novembre et sera clôturée par le lancement officiel de la Campagne « Stand Her for Land ». Une campagne pour promouvoir l’accès des femmes à la terre.

pressafrik

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