RDC: Baraka, refuge des déplacés des conflits communautaires

Dans les montagnes des hauts et les moyens plateaux de Fizi s’affrontent des communautés sur des bases ethniques et foncières. Des combats qui font fuir des familles vers la ville de Baraka dans la province du Sud-Kivu. 

Quelques femmes et leurs enfants s’affairent dans le camp de Kimanga à la recherche de leur président. Une centaine de familles est installée dans ces huttes en paille en périphérie de la ville de Baraka. Toutes et tous viennent des hauts et des moyens plateaux de Fizi.

Sense Machaka, le représentant de ces déplacés, vient de rentrer du champ. « Nous avons fui les affrontements entre les Maï-Maï et les Banyamulenge, appelés Gumino », raconte-t-il. « Il y avait trop d’atrocités, alors nous nous sommes déplacés jusqu’ici. Jusqu’à présent, la sécurité n’est pas revenue. Certains d’entre nous ont commencé à rentrer dans leurs villages, mais ils ont été attaqués dans les champs, d’autres sont morts, alors nous, nous préférerons rester ici. »

Des craintes qui persistent

D’octobre 2021 à février 2022, de violents affrontements ont touché la localité de Bibokoboko et ses environs. Depuis, certains sont rentrés chez eux, mais d’autres sont encore traumatisés et craignent d’emprunter la route qui sépare leur village de Baraka, explique le maire Jacques Hussein.

« Jusqu’à présent, il n’y a pas de libre passage et de trafic régulier entre Bibokoboko et Baraka. Il faut que la population soit peut-être escortée par les militaires armés. Elle-même ne peut pas se sentir vraiment en sécurité de faire [le trajet entre] Bibokoboko et Baraka », déclare le maire.

« Nous subissons les conséquences »

Car dans cette région, les conflits entre communautés se sont accélérés en février 2019 et continuent encore aujourd’hui, rappelle Joseph Kyaboba, porte-parole de la société civile citoyenne de Baraka.

« Notre territoire est presque divisé. Il y a de ces groupes qui sont proches de ces Nilotiques qui sont ici appelés les “Rwandophones” en soi. Soi-disant, ils protègent plus ou moins les leurs. Et il y a d’autres troupes qui sont créées par les soi-disant autochtones, dont les Babembe, les Bafuliru et autres. Et maintenant, lorsqu’il y a des groupes qui s’opposent qui ne sont pas contrôlés, ce sont nous qui subissons les conséquences. »

En juin dernier, le territoire de Fizi accueillait presque 50% des déplacés de la province du Sud-Kivu.

pressafrik

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