Exploiter les garanties et les assurances pour combler le déficit de financement : La Plateforme de co-garantie pour l’Afrique ouvre la voie

Lancée lors de la première édition de l’Africa Investment Forum en 2018, la Plateforme de co-garantie pour l’Afrique (Cgp) réunit la Banque africaine de développement, Afreximbank, l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique, l’Auda-Nepad – agence de développement de l’Union africaine -, GuarantCo et l’Iciec de la Banque islamique de développement, dans un effort concerté pour inverser/changer cette perception du risque. Selon un communiqué de presse, pour ce faire, elle déploie des mesures d’atténuation des risques plus efficaces et efficientes.

«Comme l’Africa Investment Forum, la Plateforme de co-garantie pour l’Afrique est un partenariat basé sur les transactions, lancé par les partenaires pour soutenir des transactions commerciales et d’investissement spécifiques sur le continent. Ensemble, les partenaires de la Cgp détiennent une capacité d’atténuation directe de plus de 10 milliards de dollars – et, compte tenu de leurs excellentes notations de crédit internationales et de leur statut de créancier privilégié, ils peuvent obtenir bien plus que ce montant auprès d’autres acteurs, notamment le marché de l’assurance et les investisseurs institutionnels. La Banque africaine de développement assure la promotion et accueille le secrétariat de la Cgp », lit-on dans le communiqué de presse.

Lors de la signature du protocole d’accord qui a lancé la Cgp, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a expliqué la raison d’être des accords de garantie et d’assurance conjoints. Selon lui, il existe de nombreux fournisseurs de garanties qui peuvent offrir divers types d’instruments d’amélioration du crédit et d’atténuation des risques en Afrique, mais la coopération entre eux a été inexistante ou ponctuelle. D’où la nécessité à son avis, d’une collaboration plus formelle entre les fournisseurs de garanties afin de maximiser l’utilisation de leurs produits en Afrique.

Après quatre ans de collaboration, les partenaires de la Cgp ont constaté que les défis sont devenus plus importants, ce qui souligne l’importance de cette initiative. Tout d’abord, les distorsions économiques induites par la pandémie de Covid-19 ont frappé très durement la plupart des économies africaines – et ont ralenti le flux des investissements directs étrangers. De plus, les pénuries de denrées alimentaires et d’engrais ainsi que les hausses de prix résultant de la guerre de la Russie en Ukraine ont mis à rude épreuve les budgets publics et la solvabilité du secteur privé, ce qui a conduit à la dégradation ou à la mise sous perspective  » négative  » des notations de crédit de certains pays africains – avec pour conséquence des coûts de financement encore plus élevés.

Les membres de la Cgp se sont réunis en septembre 2022 pour réaffirmer leur engagement à dé-risquer les projets de commerce et d’investissement en Afrique. Ils ont convenu de lui confier un mandat plus large qui porte non seulement sur les transactions courantes – qui resteront le point d’ancrage de la plateforme – mais aussi sur deux autres domaines importants en amont liés au dérisquage des projets.
Ismaila BA

lejecos

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