Les emails de licenciements sont attendus pour ce vendredi 4 novembre 2022 à 15h, heure hexagonale. Elon Musk a demandé aux équipes de Twitter de trouver jusqu’à un milliard de dollars par an d’économies sur les infrastructures.
Twitter a entamé vendredi un vaste plan de licenciements après avoir indiqué aux employés qu’ils seraient informés par courrier électronique dans la journée de leur avenir au sein de l’entreprise et temporairement fermé ses bureaux.
Cette initiative fait suite à une semaine d’incertitude quant à l’avenir du groupe sous la houlette de son nouveau propriétaire Elon Musk.
Le milliardaire a déclaré vendredi que le réseau social avait subi une chute « massive » de son chiffre d’affaires en raison des pressions exercées par des « activistes » sur les annonceurs publicitaires.
« Afin de mettre Twitter sur la bonne voie, nous devrons entamer vendredi un processus difficile visant à réduire nos effectifs », est-il écrit dans le courriel que Reuters a pu consulter.
L’entreprise n’a pas indiqué l’ampleur des suppressions d’emplois envisagées, mais selon des plans internes examinés par Reuters cette semaine, Elon Musk cherche à réduire drastiquement les coûts et à imposer une nouvelle « éthique de travail » en supprimant environ 3.700 postes, soit environ la moitié des effectifs.
Twitter n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
Selon deux sources au fait du dossier ainsi que des échanges via le service de messagerie professionnelle interne Slack dont Reuters a pu prendre connaissance, Elon Musk a demandé aux équipes de Twitter de trouver jusqu’à un milliard de dollars (environ un milliard d’euros) par an d’économies sur les infrastructures.
Le président américain Joe Biden a dit vendredi qu’Elon Musk avait acheté une plate-forme qui répandait de fausses informations à travers le monde.
« Pourquoi sommes-nous inquiets ? Elon Musk achète une plate-forme qui envoie, qui déverse des mensonges à travers le monde (…) Il n’y a plus d’éditeurs aux Etats-Unis. Il n’y a plus d’éditeurs. Comment pouvons-nous nous attendre à ce que les jeunes comprennent les enjeux d’aujourd’hui ? »
Depuis des moins, des annonceurs expriment leurs inquiétudes par rapport au rachat du réseau social par le milliardaire.
General Motors Co et General Mills Inc ont dit qu’elles arrêteraient tout partenariat commercial avec la plate-forme. La compagnie aérienne United Airlines Holdings Inc a confirmé vendredi soir qu’elle ferait de même.
CHAOS ET INCERTITUDE
Une action collective a été intentée jeudi devant le tribunal de San Francisco contre Twitter par ses employés, qui affirment que le groupe procède à des licenciements sans fournir le préavis requis de 60 jours, en violation des lois fédérales et californiennes.
Le réseau social explique également dans le courriel que ses bureaux seront temporairement fermés et que les badges d’accès seront désactivés afin « d’assurer la sécurité de chaque employé ainsi que des systèmes de Twitter et des données des clients ».
Le bureau du groupe à Piccadilly Circus, à Londres, semblait désert vendredi, sans aucun employé en vue.
À l’intérieur, toute preuve que le géant des médias sociaux avait autrefois occupé le bâtiment avait été effacée. Le personnel de sécurité a déclaré que des travaux de rénovation étaient en cours, refusant de faire d’autres commentaires.
Des employés ont tweeté que leur accès au système informatique du groupe avait été bloqué et craignent que cela ne suggère qu’ils ont été licenciés.
La première semaine de Musk en tant que propriétaire de Twitter a été marquée par le chaos et les spéculations.
Le milliardaire ne s’est pas adressé au personnel et n’a pas exposé ses plans pour l’avenir du groupe. Les employés tentent de chercher des indices de leur sort dans ses tweets et ceux de ses conseillers, ont déclaré plusieurs membres du personnel.
Les responsables d’équipe n’ont plus le droit pour l’instant de convoquer des réunions ou de communiquer directement avec le personnel, a déclaré un haut responsable de Twitter.
Les employés ont en grande partie cessé de publier des messages sur le service de messagerie professionnelle interne Slack par crainte de représailles de la part de leurs nouveaux patrons.
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