Sur les traces d’Uzeyir Hadjibeyov, père de la musique classique d’Azerbaïdjan

Uzeyir Hadjibeyov a laissé une empreinte considérable sur la culture de l’Azerbaïdjan. Ses créations mêlant les genres mugham et classique ont fait de lui, l’un des grands compositeurs du XXe siècle. À Bakou, des étudiants perpétuent son héritage.

Difficile d’aborder la culture musicale de l’Azerbaïdjan sans évoquer le nom de l’un des grands compositeurs du XXe siècle qui fut le fondateur de la musique classique azerbaïdjanaise : Uzeyir Hadjibeyov. Il a été le premier à fusionner le mugham, un genre musical azerbaïdjanais, avec des éléments d’opéra classique, et à transposer les chants traditionnels sur une partition orchestrale. Il est également l’auteur du premier opéra de l’Orient « Leyli et Majnun ».

« Mozart était son compositeur préféré »
Un travail qui lui vaut l’admiration des étudiants de l’Académie de musique de Bakou. « Uzeyir Hadjibeyov a créé un mugham azerbaïdjanais appelé « Arazbari » à la manière de la musique de chambre classique, » explique le jeune joueur de violoncelle, Orhan Huseynov.

Farhad Badalbeyli, recteur de l’Académie, renchérit : « Le compositeur préféré d’Uzeyir Hadjibeyov, c’était Mozart. Il a même composé une fantaisie inspirée de sa Sonate en Do Majeur, il a écrit une fantaisie pour l’orchestre national d’instruments folkloriques, » explique-t-il. Il invite ensuite les étudiants à interpréter cette œuvre d’une certaine manière. « Ces notes doivent être parfaites sur le plan rythmique, transparentes et précises comme chez Mozart, » insiste-t-il en entonnant le passage en question.

« En 1921, Uzeyir Hadjibeyov a créé cette Académie de musique, » rappelle ensuite le recteur. « Il a invité des professeurs célèbres et un programme complet de musique classique a été enseigné au conservatoire : il s’agissait du premier conservatoire classique créé en Orient, » fait-il remarquer.

Mélange de musique classique et de mugham
Uzeyir Hadjibeyov a eu une influence majeure sur le développement de l’art musical en Azerbaïdjan. Ses décisions innovantes et, parfois, révolutionnaires pour l’époque ont changé la perception de l’opéra sur place.

Satiriques, romantiques et glorifiant l’amour de la patrie et de la liberté, les chefs-d’œuvre d’Hadjibeyov ont rejoint le répertoire de la musique classique mondiale.C’est grâce à ses compositions que le monde a appris l’existence du mugham qui figure aujourd’hui, sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO

Jeune pianiste, Joshgun Gadashov s’exerce sur la pièce « Sensiz » (qui veut dire « Sans toi »). « Cette œuvre a été inspirée par les poèmes de Nizami, elle est dédiée au 800ème anniversaire de sa naissance. Quand on l’écoute, il est clair que l’on perçoit la forte influence du mugham, » fait-il remarquer.

euronews

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