Environ 15 000 personnes au minimum sont mortes à cause de la canicule cet été en Europe. C’est l’OMS qui le dit, au moment où s’ouvre la COP à Charm-el-Cheikh. Le bilan final devrait être bien plus élevé, sous réserve qu’on le connaisse un jour.
L’expression « tous les voyants sont au rouge » n’a jamais été aussi pertinente que pour qualifier les mois de juin juillet et août 2022 en Europe, l’été le plus chaud jamais enregistré. Le mois d’août le plus chaud. Et des émissions de gaz à effet de serre record à cause des incendies qui ont balafré le continent.
L’OMS n’a pas encore toutes les données de chaque pays. Mais déjà, on sait que les vagues de chaleur, qui tuent souvent indirectement en aggravant des pathologies préexistantes, ont fait 4 500 morts en Allemagne, 4 000 en Espagne et 3 200 au Royaume-Uni.
En France, plus de morts que durant la canicule de 2003 ?
Quant à la France, l’INSEE a rapporté une surmortalité de 11 000 personnes pendant l’été, comparé à 2019. Ça ne veut pas dire que la chaleur a tué 11 000 personnes, car le Covid est également responsable de ces décès. Mais il est tout à fait probable que la canicule de 2022 ait fait plus de morts que celle de 2003 en France.
Selon les données de l’OMS, les températures extrêmes sont responsables de 148 000 décès en Europe depuis cinquante ans. L’année 2022 représenterait à elle seule plus de 10% de ce total. « Le changement climatique nous tue déjà, mais une action forte aujourd’hui peut éviter davantage de morts », souligne l’organisation onusienne de la santé.
Ce que dit en filigrane l’OMS, et plus globalement l’ONU, c’est que l’Europe doit se réveiller, et arrêter de croire que ce sont les pays en voie de développement qui vont d’abord souffrir du réchauffement. Le phénomène est global. L’Europe est d’ailleurs la région qui se réchauffe la plus vite juste après l’Arctique.
rfi