L’Algérie qui figure dans les 30 premiers budgets militaires, au monde avait annoncé en octobre dernier, que celui de l’exercice 2023 sera de 22,7 milliards de dollars ou 23,3 millions d’euros, soit 130 % de plus que cette année.
La guerre des budgets largement au profit d’Alger
Ce budget qui représente plus de 15% du PIB algérien contre 5,5% en 2022, a déjà été inscrit dans la loi de finance 2023 et qui de surcroit sera voté par le parlement algérien fin novembre sans avoir été débattu au préalable ni même discuté au même titre que celui de la diplomatie. Depuis 2004, le budget militaire algérien tournait en moyenne autour de 10 milliards de dollars annuels. Le régime des capos séniles d’Alger ont donc décidé de plus que doubler le budget des armées sur un seul exercice budgétaire.
Ce montant est pour une première fois est de plus de 5 milliards pour financer des opérations militaires hors du territoire algérien, après qu’une réforme constitutionnelle en 2020 ait donné « l’autorisation » au déploiement d’unités de l’Armée nationale populaire (ANP) pour ce faire. L’Algérie a également alloué 8,5 milliards pour financer de nouvelles acquisitions auprès de fournisseurs internationaux.
L’armée algérienne menacée d‘obsolescence
Cette hausse du budget militaire est financée, on s’en doute par la montée des prix des hydrocarbures. Faut dire que plus de 60% du budget de l’Etat algérien dépend des ressources d’exportation du gaz et du pétrole. L’Algérie profite largement du contexte actuel (conflit en Ukraine) et n’a jamais été aussi riche. Selon un article publié par l’analyste de défense Timothy Arsh dans le média numérique « Défense-Aéronautique », outre l’obsolescence qui menace de nombreux secteurs des forces armées algériennes (électronique de défense, conduite de tir, munitions complexes, etc.), la raison la plus importante est que 80% de ses armes proviennent de Russie et que le gouvernement algérien s’inquiète de la supériorité technologique occidentale constatée en Ukraine.
Le Maroc compense la quantité par la qualité
Pour sa part, le Maroc prévoit d’allouer 5,2 milliards de dollars au ministère de la Défense dans son projet de budget pour 2023. Cela représente une augmentation de 3,6% par rapport à l’année en cours. Cette hausse du budget militaire du Maroc reste cependant bien en deçà de celle annoncée par l’Algérie, qui est de plus quatre fois celui du Maroc qui avait augmenté son budget militaire de 30% en 2020. La tutelle de la Défense sera le second département plus gros consommateur du budget général du Royaume lors de cet exercice 2023, après le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, si bien sûr il est voté.
L’inquiétude de l’Espagne
L’Espagne, qui voit du mauvais œil cette course à l’armement de ses deux voisins, constate avec effroi que l’Algérie dépense presque le double de ce que le gouvernement de Sanchez a alloué à son armée (12,9 millions d’euros). L’armée de l’air algérienne exploite entre avions chasseurs intercepteurs, d’entraînement et de transport militaire, avions de missions spéciales et avions de ravitaillement en vol, près d’un demi-millier d’appareils provenant presque que tous, de Russie, selon les données de Global Firepower correspondant à 2020. A titre de rappel depuis son indépendance en 1962, Alger a renforcé ses liens avec l’Union soviétique (URSS), tandis que le Maroc a de tout temps été sous l’orbite américaine.
L’Armement d’Alger est principalement russe
Le journal espagnol La Razon dans son édition électronique indique qu’Alger qui voit avec inquiétude la montée en puissance de Forces Royales Air (FRA) a, dans ce cadre, récemment signé un contrat pour l’acquisition de 14 chasseurs Su-57 auprès du constructeur russe Sukho. Il a également signé des contrats pour acheter 14 bombardiers Su-34 et 14 appareils de dominance aérienne Su-35.
L’armée de l’air algérienne dispose également de 268 hélicoptères, dont 45 hélicoptères d’attaque.
Ses forces terrestres sont composées de 2 024 chars de guerre, 7 000 véhicules blindés, 324 canons automoteurs, 396 canons de campagne et 300 lanceurs de missiles. La marine algérienne compte 201 unités navales, avec 8 frégates, 10 corvettes, 8 sous-marins, 65 patrouilleurs et deux dragueurs de mines marins.
Le Maroc sous coupole des Etats-Unis et d’Israël
Quant au Maroc, le développement de l’industrie de défense est un objectif certain. Israël s’emploie déjà à fournir certains de ses systèmes les plus avancés au Maroc. La feuille de route de la tutelle de la Défense (2021) qui avait été établie, comprenait, en termes de drones de surveillance, trois ISR Heron, 150 petits drones Blue Bird (IAI) et probablement l’Hermes 900 (5 unités).
En outre, sont compris également des avions d’attaque sans pilote tels que les drones suicides Harop-2 ainsi que des Systèmes de défense aérienne et antimissile Barak-MX de l’Israel Aerospace Industries (IAI) disposant d’un support radar et de divers lanceurs pour la meilleure couverture des avions de chasse, des hélicoptères, des drones, des missiles de croisière, des missiles sol-air et des missiles sol-sol. Parmi les autres armes que le Maroc devrait acquérir, le missile de précision Spike-NLOS, les missiles de croisière Delilah, de la société Israel Military Industries (IMI) qui fabrique actuellement Elbit Systems.
Une acquisition ciblée et subtile
Le Maroc avec l’aide d’Israël modernisera les chasseurs F-5 de son armée de l’air. Plus déstabilisants dira encore le journal espagnol, « pourraient entrer en jeu », l’arrivée d’avions F-35, des frégates SIGMA et FREMM qui est l’une des unités de combat les plus modernes dans la région…. et, surtout et très certainement des sous-marins Scorpène (France).
Autre opération notable, l’acquisition de 25 avions de combat F-16 de Lockheed Martin, plus le modernisation de 23 autres du même modèle qui figurent déjà dans la flotte aérienne du pays. L’achat de quatre drones armés MQ-9B, l’acquisition de 36 hélicoptères de combat AH-64 E Apache (24 fermes et 12 de plus en option possible) et l’on ne saurait occulter la modernisation de 162 chars de combat marocains Abrams M1A1.
A tout cela, il faut ajouter l’ouverture d’une base d’opérations navales à Ksar Sghir, à 30 kilomètres de Tanger avec la volonté ferme de s’équiper de trois ou quatre sous-marins conventionnels à la pointe de la technologie.
hespress