Rugby : l’Afrique du Sud, test ultime pour des Bleus avides de victoires

Depuis douze mois, l’équipe de France de rugby ne fait que gagner, signant au passage une série inédite de 11 victoires. Il ne lui reste qu’une seule équipe majeure à battre : l’Afrique du Sud, championne du monde en titre. Elle en aura enfin l’occasion, samedi, à Marseille.

Le deuxième-ligne français Thibaut Flament a de quoi voir la vie en rose : depuis sa première sélection avec le XV de France voilà un an contre l’Argentine, il n’a jamais connu la défaite. En dix matches, il a engrangé dix victoires, manquant juste une rencontre contre l’Italie en février à cause du Covid-19. Et il sera titulaire, samedi 12 novembre, face à l’Afrique du Sud, championne du monde en titre.

 

Le palmarès de ce joueur talentueux épouse le parcours des Bleus qui ont signé, samedi, un record historique de 11 victoires consécutives en battant l’Australie au Stade de France. Un succès, obtenu sur le fil (30-29), qui leur a permis de préparer dans les meilleures conditions leur confrontation contre l’Afrique du Sud, seule équipe du Top 10 mondial que les Bleus n’ont pas battue au cours des 12 derniers mois.

Thibaut Flament et ses coéquipiers savent que les chiffres ne jouent pas en leur faveur, les sept derniers duels ayant tourné à l’avantage des redoutables Sud-Africains. Les Bleus ne les ont plus battus depuis 13 ans. Ils ont failli y parvenir lors de leur dernier face-à-face, en novembre 2018, mais un essai inscrit par le talonneur Bongi Mbonambi pendant les arrêts de jeu avait permis aux Springboks de l’emporter de justesse (26-29). Et aucun des 23 joueurs français sélectionnés pour le match de samedi ne compte donc dans son palmarès une victoire face aux Springboks.

Le prochain adversaire des Bleus est d’autant plus effrayant que les Sud-Africains, battus le week-end dernier par l’Irlande à Dublin (19-16), entendent bien rappeler leur suprématie et calmer les ardeurs des Français, à un an de la Coupe du monde organisée dans l’Hexagone. « C’est un match très important pour les Sud-Africains. Ils savent qu’ils représentent un gros scalp que la France veut ajouter à sa collection », explique Dylan Jack, journaliste pour le magazine sud-africain SA Rugby.

Un nouveau profil d’adversaire pour les Bleus

Les Springboks souhaitent frapper un grand coup au Stade Vélodrome de Marseille, une enceinte dans laquelle ils débuteront la prochaine Coupe du monde, le 10 septembre 2023, contre l’Écosse. « On a le sentiment que les meilleures équipes du monde trouvent le moyen d’annihiler le système de jeu des Springboks. Battre la France en France, surtout avec le pack très fort des Français, permettrait de restaurer la réputation des avants d’Afrique du Sud », estime Dylan Jack.

Leur dureté physique est connue, et redoutée, sur tous les terrains de la planète. Les Sud-Africains aiment le combat et la rudesse. Ils comptent dans leurs rangs des joueurs particulièrement rugueux comme le deuxième-ligne Eben Etzebeth. Son altercation avec le pilier australien Allan Alaalatoa, en septembre dernier, montre que ce joueur est un redoutable guerrier.

L’agressivité et la dimension physique de cette équipe intéressent particulièrement l’encadrement français qui souhaite voir les Bleus s’y frotter. « Il faut continuer à se construire et à grandir. Et l’Afrique du Sud présente un profil d’équipe qu’on n’a pas encore affronté », a expliqué cette semaine en conférence de presse Laurent Labit, entraîneur en charge de l’attaque tricolore.

Les Bleus devront être capables de répondre physiquement à leurs adversaires, notamment en mêlée et en touche. Et pour cela, ils ne pourront malheureusement pas compter sur la puissance de leur deuxième-ligne d’origine sud-africaine Paul Willemse, contraint de renoncer à cette tournée d’automne en raison d’une lésion musculaire.

Le feu follet Cheslin Kolbe

Les lignes arrières des Boks regorgent aussi de qualités et les trois-quarts sud-africains, critiqués après la défaite en Irlande, comptent bien briller également par leur vitesse, leur technique et la précision de leur jeu au pied, sur la pelouse de l’Olympique de Marseille. « Les trois quarts vont vouloir se montrer plus cliniques que contre l’Irlande. Ils ont eu beaucoup d’occasions d’attaques, particulièrement en première mi-temps, mais elles ont été gâchées ou très bien défendues », analyse Dylan Jack.

Les regards des spectateurs se porteront notamment sur l’ailier Cheslin Kolbe, qui porte en club les couleurs du RC Toulon. Il l’a rejoint en 2021 après quatre brillantes saisons au Stade toulousain, avec lequel il a été champion de France et d’Europe. Et ce joueur très explosif, diminué par plusieurs blessures ces derniers mois, pourrait bien gratifier le public du Stade Vélodrome de ses fulgurances ballon en main.

Cheslin Kolbe devra pour cela réussir à prendre une défense française bien en place sur laquelle s’appuient les Bleus pour enchaîner les bonnes performances. Les trois-quarts français surveilleront de près ce feu follet et ses coéquipiers des lignes arrières. Ce sera notamment la mission de l’ailier tricolore Damian Penaud, qui a inscrit la semaine dernière contre l’Australie un essai décisif à quelques minutes de la fin du match. Il est le seul Français rescapé de l’équipe de France qui avait débuté en 2018 contre l’Afrique du Sud. Et il espère bien, après quatre défaites face aux Springboks, pouvoir cette fois savourer un succès tellement attendu par l’ensemble du rugby français.

france24

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