Climat : le monde a besoin du leadership américain, plaide la militante Vanessa Nakate

Joe Biden « doit être au côté des générations futures », a lancé jeudi la militante ougandaise Vanessa Nakate à la veille de l’arrivée à la COP27 du président des Etats-Unis dont « le monde a besoin » pour mener le combat climatique.

« Le monde a besoin que les Etats-Unis soient un leader climatique dans notre lutte pour la justice climatique », a déclaré la nouvelle ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef dans un entretien à l’AFP à Charm el-Cheikh en Egypte.

« Le message pour le président Biden est qu’il soit au côté des peuples de la planète et des générations futures. »

Inspirée par le combat lancé par l’égérie du mouvement des jeunes pour le climat Greta Thunberg, absente de la COP27, la jeune femme de 25 ans est devenue l’une des voix majeures de cette jeunesse qui est descendue maintes fois dans la rue pour réclamer aux gouvernements d’agir.

Même s’il est peu probable qu’elle rencontre le président américain en personne à Charm el-Cheikh, elle en appelle à sa « volonté politique » pour soutenir les communautés les plus affectées par les impacts grandissants du réchauffement.

Lors de cette année qui a vu sécheresses et canicules à répétition, ainsi que des inondations historiques au Pakistan, son pays n’a pas été épargné et sa région d’origine en Ouganda a été balayée par les eaux, a-t-elle dit.

« Quand vous voyez toutes ces crises, et qu’elles se produisent juste autour de vous, dans votre communauté, vous n’avez pas d’autre choix que de venir ici et de croire qu’un autre monde n’est pas seulement nécessaire mais aussi possible. »

– « Pas manger du charbon » –

Alors que Greta Thunberg a boudé cette COP, mettant en avant les risques de restrictions pour les militants, le greenwashing et sa volonté de « passer le mégaphone » à d’autres, Vanessa Nakate a tenu à faire le déplacement pour faire entendre les souffrances des populations du Sud.

Il est plus important que jamais que « les dirigeants rendent des comptes et de leur rappeler que nous ne pouvons pas manger du charbon, pas boire du pétrole, pas respirer du gaz ».

Dans un monde frappé par des crises énergétique, alimentaire et du pouvoir d’achat, la hausse des prix n’est souvent évoquée que du point de vue des pays riches, a-t-elle déploré.

Mais « dans des pays comme l’Ouganda, beaucoup de gens sont touchés et souffrent parce que les prix du carburant augmentent aussi, le transport augmente, le prix de la nourriture augmente ». Et beaucoup « ne savent pas comment s’en sortir ».

Alors elle a appelé la communauté internationale à augmenter les investissements pour faire face à la pauvreté en Afrique et soutenir la transition vers les énergies renouvelables.

« S’il n’y a pas de finance climat pour soutenir cette transition, beaucoup de nos pays sont sous pression pour accepter de l’argent des entreprises du secteur des énergies fossiles pour sortir les communautés de la pauvreté énergétique », a insisté la fondatrice du mouvement Rise Up Climate en Ouganda.

Inaugurant récemment son nouveau titre d’ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef, la jeune femme est allée rencontrer les victimes d’une sécheresse majeure dans la Corne de l’Afrique où la famine guette.

Une tragédie parmi d’autres qui peuvent impacter une vie entière, voire la génération suivante.

Vanessa Nakate a rappelé aussi aux dirigeants du monde l' »effet papillon » par lequel « une action qui semble petite peut affecter les vies de tellement de gens », notant qu’ils avaient le choix que cet effet soit positif ou négatif.

« Si c’est positif, alors une action aujourd’hui bénéficiera non seulement à notre génération mais aussi aux suivantes. »

AFP

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