Une nouvelle structure a été lancée ce lundi, à la Cop27, par les pays du G7 et près de 60 pays vulnérables, pour aider au financement des impacts du réchauffement climatique.
La présidence allemande du G7 et une soixantaine de pays vulnérables ont lancé ce lundi à la Cop27 une nouvelle structure pour aider les populations à financer les impacts du réchauffement, une initiative accueillie avec prudence par les ONG. Ce « bouclier mondial contre les risques climatiques », qui a recueilli à ce stade 210 millions d’euros, vise à pallier les « faiblesses des structures de protection financière » dans les pays vulnérables via un « financement pré-organisé » qui peut être déboursé avant ou juste après une catastrophe climatique, selon le communiqué commun de l’Allemagne et du V20, qui compte 58 pays.
Cela inclut en particulier des systèmes d’assurance contre les dégâts causés aux récoltes, aux bâtiments ou contre l’interruption d’activités d’une entreprise. « Cela peut être des systèmes de protection sociale adaptatifs », ou « un soutien financier immédiat à un gouvernement pour reconstruire un pont ou une école », a ajouté lors d’une conférence de presse à Charm el-Cheikh la ministre allemande du Développement, Svenja Schulze, évoquant des plans « faits sur mesure » pour chaque pays.
L’idée de mettre en place ce nouveau système avait été approuvée par les pays du G7 lors de leur sommet de juin. Doté pour l’instant de 170 millions d’euros annoncés par l’Allemagne et 40 millions d’autres pays, il bénéficiera à un premier groupe de pays incluant Bangladesh, Costa Rica, Fiji, Ghana, Pakistan, Philippines et Sénégal.
« Le bouclier mondial n’a que trop tardé »
Alors que la question des « pertes et dommages » déjà subis par les pays en développement et de leur financement est un des points chauds de la conférence climat de l’Onu Cop27, ce bouclier, présenté par l’Allemagne comme une des réponses aux « pertes et dommages », ne fait pas l’unanimité. « Les compagnies d’assurance, par nature, sont réticentes à couvrir ou à payer », a jugé Teresa Anderson, d’ActionAid International. « Cela ne peut pas détourner l’attention de la demande première des pays en développement de créer un mécanisme financier pour les pertes et dommages à la Cop27 », a ajouté Harjeet Singh, du Climate Action Network. Création d’un mécanisme dédié auquel les pays développés s’opposent.
Malgré tout, « le bouclier mondial n’a que trop tardé », a déclaré dans un message vidéo Ken Ofori-Atta, ministre des Finances du Ghana et président du V20, soulignant que les pays vulnérables « payaient déjà » pour les pertes et dommages. Le V20 estime que les dommages causés par les impacts climatiques aux économies de ses membres à 525 milliards de dollars depuis 2000. Ce bouclier « n’est pas une tactique pour éviter toute négociation formelle sur les pertes et dommages ou des arrangements financiers à cette Cop », a assuré de son côté Svenja Schulze, notant que ce n’était « pas la solution unique » à ce problème et qu’il fallait notamment se pencher aussi sur les événements à évolution lente comme la montée des océans et aux pertes « non économiques ».
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