Joe Biden souhaite rétablir le dialogue avec Xi Jinping avant le G20

(COMBO) This combination of file pictures created on June 08, 2021 shows Chinese President Xi Jinping (L) during a welcome ceremony for Bulgaria's President Rumen Radev in Beijing on July 3, 2019; and US President Joe Biden speaking at the White House in Washington, DC, on May 17, 2021. - Biden will meet with Xi on November 14 on the sidelines of the G20 summit, the White House said on November 10, 2022, in their first face-to-face talks since the US leader became president. "The leaders will discuss efforts to maintain and deepen lines of communication," as well as how to "responsibly manage competition and work together where our interests align, especially on transnational challenges," White House spokeswoman Karine Jean-Pierre said in a statement. (Photo by NICOLAS ASFOURI and Nicholas Kamm / AFP)

Le président américain, Joe Biden, rencontrera son homologue chinois, Xi Jinping, lundi, pour la première fois depuis qu’il a été élu à la Maison blanche, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis des décennies. Le tête-à-tête est prévu en amont du G20 en Indonésie qui s’ouvre demain.

Un tête-à-tête inédit. Cette première rencontre entre les deux dirigeants depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche est une étape importante dans les relations sino-américaines, à l’heure où les tensions sont croissantes entre Washington et Pékin. Le président américain veut rouvrir le dialogue ce lundi 14 novembre avec son homologue chinois, mais aussi établir des « garde-fous » selon la Maison Blanche. 

Les deux dirigeants doivent avoir un long entretien pour la première fois dans leurs rôles présidentiels, lundi, sur l’île indonésienne de Bali, à la veille du sommet du G20 qui rassemble les plus grandes économies mondiales.

Ces trois dernières années, la rivalité entre Pékin et Washington s’est intensifiée à mesure que la Chine gagnait en puissance et en assurance, remettant en question le leadership américain et la donne géopolitique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’entretien en marge du G20 a des relents de guerre froide et Joe Biden a évoqué la nécessité d’établir les « lignes rouges » des deux pays pour éviter le basculement vers un conflit.

« Nous sommes en concurrence. Le président Biden reconnaît cela, mais il veut s’assurer que la concurrence ait des limites, que nous construisions des garde-fous, que nous ayons un code de la route clair et que nous fassions tout cela pour s’assurer que la concurrence ne devienne pas un conflit », a indiqué la Maison Blanche peu avant la rencontre.

La Chine, de son côté, entend profiter du sommet du G20 pour ramener ses relations avec les États-Unis sur « la bonne voie ». « Nous espérons que les États-Unis se joindront à la Chine afin de gérer de façon appropriée nos divergences, promouvoir une coopération mutuellement bénéfique, éviter les malentendus et les erreurs de jugement et ramener les relations sino-américaines sur la bonne voie d’un développement sain et stable », a partagé le ministère chinois des Affaires étrangères.

« Nous sommes déterminés à parvenir au respect mutuel, à la coexistence pacifique et la coopération gagnant-gagnant avec les États-Unis. Parallèlement, nous sauvegarderons fermement notre souveraineté, notre sécurité et nos intérêts de développement », a ajouté le ministère chinois des Affaires étrangères.

Une relation Xi-Biden qui remonte à 2017

Les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone ou vidéo à cinq reprises depuis que Joe Biden est entré à la Maison Blanche en 2021, mais ils se connaissent depuis 2017.

De forts enjeux pèsent sur l’entretien pour stabiliser la relation entre Pékin et Washington, mais les attentes sont relativement faibles.

Outre le refus de la Chine de condamner l’invasion russe, Washington et Pékin sont à couteaux tirés sur des questions allant du commerce aux droits humains dans la région chinoise du Xinjiang, en passant par le statut de Taïwan.

Joe Biden veut notamment pousser Pékin à jouer de son influence pour modérer la Corée du Nord qui vient de procéder à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire le 7e essai nucléaire de son histoire.

« Le monde s’attend » à ce que les deux pays travaillent ensemble sur certains sujets et « nous, en tant que nation responsable, nous croyons certainement que nous devons le faire », a poursuivi le responsable.

Mais Xi Jinping ne sera sans doute pas disposé à se montrer compréhensif. Si Joe Biden sort renforcé des élections de mi-mandat aux États-Unis, le président chinois est au faîte de sa puissance après avoir obtenu un troisième mandat historique.

Cette rencontre devrait donner le ton du sommet, mais si l’Ukraine n’est pas à l’agenda officiellement, la guerre engagée par la Russie et ses conséquences sur les marchés alimentaires et de l’énergie sera en toile de fond de tous les entretiens.

Poutine grand absent  

Le président russe sera le grand absent de la réunion. Vladimir Poutine a décidé de se faire représenter par son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, au G20, officiellement pour des raisons d’agenda. Le voyage était politiquement risqué pour le dirigeant du Kremlin, notamment alors que son armée bat en retraite dans le sud de l’Ukraine.

Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a « rejeté la politisation du G20 » et l’a appelé à se concentrer sur les questions économiques à l’origine de la création de ce format réunissant les grandes économies mondiales plutôt que sur les sujets de sécurité relevant, selon Moscou, de l’ONU.

Au minimum, Joe Biden et ses alliés veulent obtenir du G20 un message clair à Vladimir Poutine sur le fait qu’un conflit nucléaire est inacceptable. Mais même sur ce sujet, le rapprochement entre la Chine et la Russie pourrait rendre un message commun avec les Occidentaux inatteignable.

« Mettre fin à la guerre menée par la Russie constitue un impératif moral et tout simplement la meilleure chose à faire pour l’économie mondiale », a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, à la presse, en marge d’une rencontre avec son homologue français, Bruno Le Maire.

Avant son départ pour Bali, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a indiqué qu’il « dénoncerait le régime de Poutine et mettrait à nu son mépris total pour la coopération internationale ».

Hôte du sommet, l’Indonésie a déjà averti qu’il ne fallait pas forcément s’attendre au traditionnel communiqué commun final qui conclut ce genre de rencontres.

Le sommet donnera néanmoins une rare occasion aux dirigeants occidentaux, soutiens de l’Ukraine, et aux pays du Sud, qui pour beaucoup refusent de condamner Moscou, de se parler.

Et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pourra directement plaider sa cause, s’exprimant par visioconférence.

AFP

You may like