L’Afrique du Sud a du mal à abandonner le charbon face à la hausse de la demande

L’Afrique du Sud est face à une contradiction depuis que les exportations de charbon ont bondi de 700 % dû à l’invasion de l’Ukraine par la Russie : le manque de gaz incite les clients à se tourner vers ce combustible, une mauvaise nouvelle pour la planète, mais une bonne nouvelle pour les finances sud-africaines. Cela a poussé le ministre des Ressources minérales et de l’Énergie à appeler à ne pas délaisser le charbon… alors que le président vient d’annoncer un plan de transition écologique.

Pas facile de se passer du charbon, quand il se vend si bien. L’Afrique du Sud possède d’immenses réserves de charbon – son électricité en est produite à 80 % – et ses exportations ont fait une partie de la fortune du pays. Une partie qui avait quelque peu tendance à décliner, mais qui connait un spectaculaire regain de vigueur avec la guerre en Ukraine et la disparition du gaz russe du marché européen.

Les exportations ont été multipliées par huit en dix mois, de quoi faire réfléchir… alors que le président Cyril Ramaphosa a présenté cette semaine, à la COP27, un plan national de sortie du charbon. Son ministre l’a toutefois appelé à la prudence, notamment sur la question de la production d’électricité : « Un mouvement de balancier vers les énergies renouvelables fera sombrer le pays dans une crise », a déclaré Gwede Mantashe.

L’Afrique du Sud s’est engagé à consacrer 86 milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables et fermer certaines de ses vieilles centrales à charbon. Mais le pays le plus carbono-dépendant d’Afrique aurait besoin de six fois plus pour atteindre la neutralité carbone en 2050, selon les chiffres de la Banque mondiale.

rfi

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