Le maire de Nevers défend une solution étonnante contre le manque de médecins dans l’hôpital de sa ville: utiliser un avion pour acheminer rapidement, depuis Dijon, des praticiens réticents à faire l’aller-retour entre ces deux villes séparées par 2h30 en train.
Des médecins transportés par avion jusque dans un désert médical? C’est l’idée de Denis Thuriot, maire de Nevers Denis Thuriot, qui veut trouver une solution au manque de personnel soignant dans l’hôpital de la commune, où vingt postes de médecins ne sont pas pourvus.
L’élu Renaissance est venu présenter sa stratégie sur BFMTV: il veut ouvrir une ligne d’avion reliant sa ville de la Nièvre à la capitale régionale, Dijon, où se trouve le CHU dont dépend l’hôpital de Nevers, et ainsi inciter les professionnels de santé à faire l’aller-retour plus régulièrement.
« 35 minutes, ça change la donne »
Avec cette ligne aérienne, le temps de trajet Dijon-Nevers ne serait que de 35 minutes, contre 2h30 en train sur une ligne régionale et 2h50 en voiture. Coût pour la municipalité: 13.000 euros par rotation pour un avion ayant une capacité d’une quinzaine de personnes.
« La plupart des personnels soignants qui pourraient nous aider nous disent ‘moi je veux rentrer chez moi le soir, je veux voir ma famille, je veux voir mes enfants’, je peux l’entendre et en 35 minutes ça change la donne », justifie le maire.
Denis Thuriot met en parallèle ce prix « qui reste à affiner » avec le coût que représente l’emploi des intérimaires actuellement en poste à l’hôpital de Nevers – un total de 3,5 millions d’euros par an.
« Je ne comprends pas cet avion-bashing »
De tels trajets en avion, sur une courte distance (moins de 200 km), poste toutefois question sur le plan écologique, à l’heure où des militants dénoncent sur les réseaux sociaux les multiples trajets des milliardaires français en jets privés.
« Lorsqu’on a besoin de transporter un patient, un organe ou du sang, on prend l’avion. Aujourd’hui il y a urgence à permettre aux Nivernais de se soigner correctement », rétorque l’édile.
« Moi je n’ai jamais vu, en ce moment, les avions aussi pleins », répond Denis Thuriot. « Je ne comprends pas très bien cet avion-bashing, on ne va pas retourner à l’ère du silex », estime le maire de Nevers, qui précise que l’objectif n’est pas de pérenniser cette ligne aérienne: « C’est une option temporaire, l’idée c’est que les gens s’installent chez nous. »
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Denis Thuriot affirme par ailleurs que les demandes répétées de sa ville pour bénéficier d’une ligne de TGV la reliant à Dijon n’ont jamais été prises en compte et qu’il n’existe pas non plus de ligne à grande vitesse reliant Nevers à Paris.
bmftv