Le missile, qui a frappé la frontière polonaise ce mardi soir, a déclenché une escalade diplomatique. Si tous les chefs d’États appellent à la prudence, le gouvernement polonais en urgence a réuni un conseil de sécurité quelques heures après l’impact et envisage l’application des articles 4 et 5 de l’Otan. Qu’en est-il exactement ? Europe 1 fait le point.
Que s’est il passé exactement ce mardi soir ? Un missile a frappé une ferme en Pologne, près de la frontière avec l’Ukraine. Selon Varsovie, l’arme est très probablement de fabrication russe mais de nombreuses incertitudes subsistent, notamment sur l’auteur du tir. Il est improbable que le missile ait été lancé depuis la Russie, avance même le président américain Joe Biden. L’Élysée appelle également à la prudence.
« Il y a eu sur notre territoire des explosions qui ont conduit à la mort de deux citoyens polonais. À l’endroit des faits en ce moment même, nos services sont en train d’analyser la situation. Je veux vous informer également qu’en raison de cette situation, les procédures prévues sont mises en œuvre avec entre autres, un niveau d’alerte renforcé pour certaines unités militaires », a déclaré Piotr Müller, le porte-parole du gouvernement polonais à la suite d’un conseil de sécurité d’urgence. Ce dernier a également annoncé envisager de déclencher les articles 4 et 5 de l’Otan.
Entre consultation et réponse armée
Ces deux articles du traité font référence aux questions de défense et de sécurité des États membres. L’article 4 précise que tous les pays de l’Otan devront se consulter sur demande de l’un d’entre eux, en cas de menace de sa sécurité, d’atteinte à l’intégrité de son territoire ou de son indépendance politique. Il s’agit donc simplement d’une consultation pour définir si oui ou non l’un des membres de l’Alliance est en danger et s’il est nécessaire d’intervenir.
L’article 5, en revanche, permet aux pays de l’Otan d’engager des actions, y compris militaires, pour défendre un ou plusieurs membres en cas d’attaque. Cet article reconnaît aussi qu’une attaque armée contre un ou plusieurs pays membres sera considérée comme une attaque dirigée contre tous les pays de l’Otan.
« Les pays prendront toutes les actions jugées nécessaires »
Selon ce même article, si une telle attaque se produit, les pays prendront toutes les actions jugées nécessaires pour rétablir et assurer la sécurité dans la région Atlantique Nord. Il s’agit en réalité d’une mise en application du droit de légitime défense reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies.
À noter que les ambassadeurs de l’Otan doivent se réunir en urgence ce mercredi. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont fait part de leur soutien à la Pologne, également pays membre du G20 à Bali, jusqu’à ce soir pour un sommet diplomatique.
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